dimanche 27 décembre 2009

Any given Sunday...

Samedi soir dans le Triangle d'Or à Paris, le service se termine au restaurant El Mansour... Invité régulier de ce succulent restaurant d'inspiration marocaine, je suis passé de l'autre côté. Le gérant a besoin d'un coup de main et j'ai donc passé le costard pour l'aider. Quand on me connaît, on mesure la portée de l'exploit.

Dimanche - 2h du matin
Petit apéro de fin du service. J'ai pris quelques shots d'alcool de figue quand je téléphone à plusieurs potes. Ils me répondent le même truc : "Je suis déchiré, je rentre". Bref je suis comme un couillon et histoire de pas aller me coucher tout de suite, je décide de faire un tour à l'Aviation Club de France. Temps d'attente minimum et à 3 heures moins 20, je suis à une 100 dans le couloir.

Première visite l'ACF durant la saturday night fever... et, à mon avis, j'arrive après la bataille. Que de limpeurs, je suis le mouvement comme un déglingo. 82 à pique pour 12, J4 à coeur pour 24... Je paye tout. Les joueurs sont néanmoins serrés et sérieux dans leur relance après l'étalage du flop. Enfin c'est ce que je crois... J'ai déjà bien entamé mon stack de départ quand j'entrevois la lumière. Option à 8, trois payeurs et la parole me revient en petite blinde. Je découvre une paire de 8 et je mise le pot pour 40. Un vieux de la vieille me colle en fin de parole. Il vient de demander au voiturier qu'on lui avance sa voiture et dans ma tête, j'enclenche le mode "je flippe".

Bluff ?
Le flop arrive (XXT) et je me lance dans le vide. Je mise 60 et il call rapidement. La turn est un 9 qui amène un tirage carreau et je tergiverse. Ok je checke. Mon adversaire en profite et mise 130. Impossible de payer, je le sens bien mais il y a tellement de chose qui me battent que je n'écoute pas mon intuition. Je passe, il montre 56 pour rien tirage rien. J'encaisse sans rien dire mais le tilt monte.

J'essaye de me concentrer sur autre chose et je me souviens que j'ai commandé un Coca et un café dès mon arrivée à la table. Les valets, toujours seyants dans leur veste orange, passent à tour de rôle et, entre celui qui dit qu'il va revenir ou celui qui fait style qu'il n'entend pas, j'attends toujours... Ma première cave est expédiée en 42 minutes et je me retrouve à -200, sans liquide. Une Carte Bleue plus tard, je suis de nouveau à la table, toujours sans coca.

Au bout de 45 minutes, j'interpelle un serveur de manière peu charitable. Mon "allo?!" est de trop mais passer trois fois de suite en me disant d'attendre 5 minutes sans jamais revenir ne se fait pas non plus. Bref, je m'envoie en l'air sur un tirage couleur qui ne rentre pas après m'être pris une vieille doublette river quelques minutes plus tôt. Il est 4 heures et des bananes, je suis bien conscient d'avoir tenté l'horreur, tout ça pour enrichir mes adversaires...

Tomber... recommencer...
Je décide donc de repartir pour une troisième cave à 200, bien décidé à ne pas la lâcher en un quart d'heure comme la précédente. Bref je joue serré, ne limpe plus tout et n'importe quoi. Plusieurs fois j'isole un joueur asiatique gambler qui n'hésite pas à relancer avec des poubelles. Je vais lui prendre quelques euros mais surtout je vais réussir à faire payer un autre gars son tirage couleur très cher. "Tu comprends, j'avais tirage max"...

Je n'ai toujours pas mon coca. Je me lève donc et vais directement au lobby des serveurs. Là, mister D me reconnaît et s'excuse de m'avoir oublié. Il est sincère, me lâche une boisson et je lui lâche un pourboire. Un de ses acolytes entre dans le jeu en me disant que ça fait 7 heures qu'il travaille, qu'il court partout. Bref, qu'un oubli c'est pas grave... [tout à fait quand on s'excuse avec le sourire sans se la jouer, je suis malheureux et fatigué alors que je ramasse énorme niveau pourboire].

Nous n'avons pas les mêmes valeurs
Tilt direct de nouveau et je tente donc de lui faire comprendre que je connais bien son problème, ayant bossé dans la restauration, secteur pas facile. Il me réplique alors, "on ne fait surement pas le même métier" [remember, je suis en costard]. Je renonce à lui expliquer ma vie et le fait que j'ai bossé des années comme serveur pour un traiteur et que si je suis sapé comme un pingouin à ce moment précis, c'est pour servir les gens qui payent...

Carton rouge donc pour le service de ce week-end là et je repars à ma table. Upset. Mes deux caves perdues et ce serveur qui étale ses problèmes de boulot aboutissent à un carambolage. J'expédie l'eau de mon voisin sur le sol ma pas une goutte ne s'échappe de la bouteille ! Pas de verre cassé, l'oeil n'est plus sur moi... le jeu reprend.

Dernier rush
Un cagoulé de la 250 vient perdre ses derniers 200, un spécialiste du tournoi vient faire quelques orbites et me chambre sur ma chemise en me disant qu'il ne m'avait pas vu depuis longtemps. Il se souvient de moi car il m'a pris quelques beaux pots sur des flashs à la 2-2... je lui réponds que j'ai fait péter le budget pour mon unique chemise. Bref on se retrouve à 5, on ne fait plus que parler. C'est lent.

Trop lent. Notre table est cassée. 550 euros devant moi et négatif de 50 euros, je décide de rester et d'aller voir à quoi ressemble l'autre table. Le shoot va s'avérer concluant... et je pars avec le gros sourire sur les coups de 6 heures du matin.

Le faignant
Réveil en fanfare à 11 heures. Bouche pateuse et paupières fermées, mes lèvres balbutient une réponse à mon pote Martin qui m'apprend que Buz nous lâche. Le faignant reste dans son lit et ne nous accompagne pas pour disputer un tournoi hors de Paris. Départ vers Creil, à une heure de route de la capitale. J'ai l'adresse, Martin à le GPS. On trouve facilement et une fois l'inscription réglée, on débusque un Quick où les joueurs du tournoi se repèrent à des kilomètres.

Bon début
Le tournoi [10k jetons (120 joueurs - 30e BI)] débute avec 30 minutes de retard. Sur la troisième main, je relance les Rois... tout le monde se couche. Quelques mises en position et CB me permettent d'émarger à 12000 durant de longues minutes puis une couleur me permet de prendre encore quelques jetons. Juste avant la pause, je colle une relance avec les 3. Je touche mon brelan direct, pas le temps de trembler. A la fin du coup, je passe à 17000. Table plutôt serrée, j'ai une bonne image et je dois avoir le plus gros stack. Nous jouons depuis 1h40 et c'est donc le premier break.

Les sommets
Retour et j'agresse direct la grosse blinde en relançant avec A4 pareillé. J'ai pris l'ascendant sur ce joueur et je vais monter à 27k dès ce premier coup. Bref, je suis à l'aise et je vais tracer ma route pendant quelques temps. Je rentabilise les grosses mains et je décourage les petits stack. Problème, la structure accélère et nous sommes encore 25 quand les organisateurs décident de faire passer les tables en short-handed. Je m'en sors bien et je vais passer la barre des 100k alors que nous ne sommes plus que 19. A ce moment là, je dois émarger en 5-6e position. Et puis arrive le coup fatidique.

La chute
Nous sommes donc 6 à la tables et l'ex-gros stack est passé à 60k après un rush mal maîtrisé. Il attaque ma grosse blinde [6k] à 24k. Je le pousse à tapis avec les As... il a une poubelle [68o] et une quinte de l'espace sors à la rivière. Bam, down à 40k. Je sors après 5 heures de jeu quelques mains plus tard. Ça par préflop, mon KJs est atomisé par KT qui touche... Busto en 17e place, même pas ITM. Martin a devancé un peu plus de la moitié du field après une après midi car-dead.

Début de retour maussade, la fatigue me revient en pleine face. La nuit d'avant, la concentration pour un tournoi où tout est finalement parti en vrille... heureusement, il y a la radio locale qui offre 50 litres d'essence (!). Il ya quelques mois encore, c'était des voyages au soleil... Qui a dit que la crise était derrière nous ? On explose de rire avec mon pilote et je me transforme en Daniel Elena. Après quelques tubes bien rétro de la bande FM, c'est tout de même avec le sentiment d'avoir passer un bon après midi que l'on entre dans Paris. Demain, c'est lundi...



Last post of 2009...

mardi 22 décembre 2009

Betfair Challenge, Vienne reste jouable

Mardi soir avait lieu la 6e manche du Betfair Blog Challenge. Puisqu'il faut terminer dans le top8 pour jouer un play-off et avoir une chance de s'envoler pour Vienne, je décide d'attaquer. Le tournoi du jour est un PLO short stack (1k au départ - 10 min. level)... va falloir chatter.

Ma table : Celtictouch est juste à ma droite. On retrouve Geebe14, Toopoker, TheDuke95 et Ginkobiloba.

Le mot d'ordre de partie est simple : agressivité. Avec KK42 sur un board avec AJ, je demi-pote Toopoker qui lâche puis je prends les blindes avec AAT2 en potant préflop. Pas de bol, sur la main suivante, je reprends les blindes avec AAk3 en re-potant préflop.

Ensuite, je paye Toopoker avec deux paires au flop. Le board affiche presque une quinte mais je colle son all-in. Il est bien au chaud avec sa straight depuis la turn et je tombe à 622 jetons. Je continue sur le même rythme en potant préflop et la grande majorité du temps, je prends les blindes. J'ai l'impression que les gars jouent la place... je vise le Top5.

Avec AQK4 sur un board AQ4, je vais remonter à 1,1k en gagnant un pot contre Ginkobiloba. Puis avec T8KK, je vais entraîner XXXRagsXXX à sa perte sur un flop QQK. Je value bet river car je le sens sur tout sauf QQ et il paye mourant. 2,1k jetons et je monte à la deuxième place du classement. Le PLO ca va vite...

21h20. KKTA, je pote et mon adversaire colle puis fait all-in sur un baby flop. Je suis et il doit avoir 9955 pour un jeu pas amélioré non plus. Ca tient et je passe Chipleader avec 3,1k.

21h23. Chatte. Je colle Toopoker avec une ventrale. Le 4 arrive direct au turn et Toopoker est out de façon moche. Son AAxx n'a pas tenu...

21h36. Les blindes sont à 50-100 et les joueurs qui n'ont pas bougé depuis le début n'ont plus de marge de manœuvre.

21h39. AJQ8, je paye un short à 1k. Jeeby DU à 1,3k, je tombe à 2,9k.

21h42. Jeeby vient de gagner trois coups de suite, il est passé en tête ! Dans la foulée, il me 3bet et je folde avec JJK2.

21h48. Je min-raise UTG à 300 avec AJ34 double sooted pour tenter de faire bouger Aldanjah. Il envoie tout mais je suis bien au flop et fait full à la turn. Easy call et up à 3,4k. Nous ne sommes plus que 9, c'est la Table Finale.

Premier coup, je suis au bouton et Jeeby en BB. Il est toujours CL mais mon cbet au flop le fait lâcher prise. 3,6k.

21h56. Petite relance UTG avec JJxx et Campbel95 colle. Flop moisi avec un As et rien pour moi. Je tente le donkbet de 600 car il ne lui reste plus que 1300. Il folde, je passe à 4,5k. Les blindes sont à 100-200.

21h57. 2e sur 6.

21h59. Mr4b monte à 3k grâce à moi. Tout va au milieu au flop. Je colle avec un Flush Draw face à ses deux paires. La turn lui donne Full et je descends à 2,9k. Au break, je suis 4e sur 6.

22h07. Shivah666 DU sur moi. Je dois coller après une relance du bouton, elle est dans les blindes et, obvious, elle a AAJx. Mon stack fond.

22h10. Campbel95 reprend aussi du poil de la bête sur moi. Je tombe à la 6e place avec 1,4k. Le mister n'a pas le temps de profiter de son coup qu'il est sorti par Jeeby sur la main suivante...

22h12. C'est mon tour. J'attaque et je suis poussé all-in par Shiva666. Dis moi pas que c'est pas possible, encore les As???? Je suis sûrement dominé avec ma main pourrie... mais je suis engagé. Effectivement, Gaëlle retourne AAxx. Le flop fait apparaître un straight draw pour moi mais je ne touche pas et explose en plein vol.

Je termine 5e et reste dans la course au top8 [enfin va pas falloir se rater]. Mon bourreau va finir par l'emporter en HU contre Jeeby. Good job Gaëlle ! Mr4b complète le podium et le classement est désormais tout sauf définitif. Ils encore nombreux à espérer gagner le dernier event pour coiffer le reste de la troupe au poteau...

Le classement général à l'issue du 6e round [non exhaustif]
Mr4b 142 pts
Gusgus59 140 pts
Toopoker 115 pts
Shiva666 110 pts
Campbel95 81 pts
TheDuke95 77 pts
HarryErskin 68 pts
EnkilCP95 66 pts

Dadadj93 64 pts
Hultra 58 pts
Celtictouch 52 pts
Stefal 50 pts
Geebee14 50 pts
Uhesitate 49 pts
Jeeby 48 pts
Toofleg 34 pts
Murlock7 30 pts
Aldanjah 25 pts
Sotica CP95 19 pts
XXXRagsXXX 16 pts
...

Le premier est directement qualifié pour Vienne. Le top 8 joue joue un play-off pour un deuxième package pour le Betfair Poker Open deepstack (50000€ garantis)



Le classement de la manche
1. Shiva666 50 pts
2. Jeeby 40 pts
3. Mr4b 30 pts
4. HarryErskin 24 pts
5. Uhesitate 19 pts
6. Campbel95 15 pts
7. Murlock7 12 pts
8. Geebee14 10 pts
9. Habitrouge 8 pts
10. Aldanjah 6 pts
11. Stefal 4 pts
12. TheDuke95 2 pts

Les manches suivantes
05/01/2010 : Deep Turbo PLO – 10 000 jetons de départ / 5 minutes – 6 seater
12/01/2010 : Deep NLHE 5000 jetons de départ / 15 minutes (rebuys de 1 centime illimité 1e heure) – Points multipliés par 2,5 pour le leaderboard final - 9 seater

vendredi 18 décembre 2009

Deepstack Club Poker : Busto

Paris est sous la neige depuis ce matin. 150 passionnés de poker se sont donnés rendez-vous à l'Aviation Club de France pour le jour 1a du Deepstack Club Poker. Pas de suspense, vous l'avez compris dès le titre, j'ai déjà sauté. Je termine aux environs de la 80e place et malheureusement, le compte rendu sera très court. J'avais pris l'option 0 note et, mine de rien, cela fait beaucoup de coups à retenir...

Les pauses m'ont été fatales. Après deux heures de jeu, je suis à 16k et le premier retour va me voir tomber à 4,5k en quelques minutes. Je rétrécis ma range de jeu pour revenir à 12k juste avant le deuxième break mais je vais de nouveau attaquer trop de mains et me faire contrer durement sur mes CB après la pause. Je suis allé trois fois à tapis durant ce tournoi.

La première fois, je relance avec une paire de 10 [il me reste 4,5k] et j'envoie tout sur un flop hauteur 9 (73). Je suis payé par paire de 8 en main et reviens à 9k au bout de trois heures de jeu. La deuxième fois, je limpe avec JQo sur la BB de Vikash Dhorasoo. Nous sommes 4 dans le coup et je touche le Valet sur le flop. C'est la plus grosse carte. J'ouvre, les deux autres vilains se couchent et Vikash me revient dessus avec un 3Bet à presque 2k. Je le vois sur rien, j'instaboîte. Il réfléchit longtemps et finit par jeter... Dommage, je crois que son valet était moins bien accompagné...

Vikash, arrivé bien en retard (il était encore dans le 500 du mercredi à la bulle à 4 du mat' quand mon pote Dan a sauté), bustera très vite sur une confrontation préflop (ses JJ s'inclinent face à AK). Il y a avait une malédiction sur le siège 10 de la table 12. Deux niveaux avant, Rémy Biechel a sauté à la même place à l'issue d'un coup intéressant, à découvrir sur le CP. Le bourreau du joueur de Party Poker, c'est Jacques. Un ami d'un ami qui à le chic pour tirer la même table que moi dans des tournois à gros field. La dernière fois, c'était au Stade de France pour le France Poker Tour, il y avait 1500 participants... Retour à mes all-in, le suivant sera le dernier... et je buste au 5e niveau.

Je suis de BB, un regular de l'ACF limpe une fois de plus et un nouvel arrivant qui a déjà joué deux coups en 5 minutes fait 1300 en UTG+2. Tout le monde folde jusqu'à moi et je retourne 55. Boîte pour 3750 de plus et le reg' folde. L'autre tanke. Vilain a environ 18k de stack au début du coup, je pensais avoir un peu de fold-equity mais non puisqu'il colle avec un magnifique TJo. La sanction est rude car il fait quinte tout de suite (KQ9XX)... je n'ai plus qu'à me lever.

Direction le Cash-Game pour une session à la 2-4 (euros). Je cave à 170 euros et je vais monter un joli stack très rapidement. Un coup marrant, je suis en BB et mon téléphone sonne, je me retourne, dis bonjour et le temps de raccrocher, c'est à moi de parler. On me signale que c'est 12 pour suivre. Je regarde mon jeu et découvre 35 à coeur. Je ne réfléchis pas et paye sous la pression. Bingo au flop avec l'as, le 2 et le 4 de coeur ! Quinte flush floppée ! Je checke et vais décaver un autre joueur qui a floppé sa couleur...

Bref, tout se déroule bien et je vais même réussir un herocall avec 23 à trèfle au bouton. Le coup est bizarre puisque nous sommes 5 à venir pour 4. Je suis dernier de parole et checke sur le board KJK. La turn est un 2 et un joueur overbet 32. Là je me dis que le Roi ne miserait pas autant et que le Valet n'est pas là non plus. Je paye donc en voyant l'autre sur deux randoms cards (un as?). Mon adversaire fait insta-boîte pour 130 quand un dernier K vient à la rivière. Là je le vois en arrachage total et en deux secondes je colle avec mon petit full sans réfléchir plus que ça. Il montre 46o pour un gros néant et je prends tout. Ca fait plaisir de s'écouter des fois...

Quand le break du diner arrive, je quitte la table de CG en m'étant bien remboursé l'inscription au Deepstack... Il est temps de partir ingurgiter un Big Mac avec Jooles mais aussi de rencontrer deux piliers du Club Poker: Loorent, Rokuban ainsi que Fre(deric) D. Une heure plus tard, alors que je repars chez moi, le tournoi continue...

Le coverage du Deepstack Clup Poker

mercredi 16 décembre 2009

Betfair Challenge, le temps du chocolat

Mardi soir avait lieu la 5e manche du Betfair Blog Challenge. J'avais manqué les deux parties précédentes et prends donc le temps de m'enregistrer dans l'après midi okazou. J'arrive à 21 heures 07 et j'ai donc perdu quelques jetons quand je me pose devant le PC...

Cette fois, nous jouons un tournoi NLHE avec 2500 jetons de départ (15 minutes – 9 sièges). Stefal est juste à ma droite. Pour ma première main, je touche AK. Je relance puis CB au flop alors que j'ai touché mais l'adversaire lâche. Bilan, je suis à 2,6k. Mon tournoi est lancé.

21h12: Je me réveille avec 88 et 3bet EnkilCP95 qui relance sur un flop 535. Je mise encore turn et il lâche. Je passe à 3,2k.

21h23: Je suis grosse blinde avec 64 et on m'offre le flop (T63). Je donke bet et Toopoker paye. La turn est un 4 [sweet :)] et je mise encore. Il paye et, à la river, le tirage pique backdoor rentre. Toopoker mise la moitié du pot et je le mets sur Tx donc je paye [tout envoyer?]. Il montre AT.

21h26: En bb, je paye une relance de Toopoker au bouton. J'ai QT et la deuxième paire au flop (KTx). Je checke, il mise la moitié du pot et je décide de payer avec l'idée de relancer à la turn car je le sens pas bien [et encore dans le coup perdu face à ma poubelle]. Brique turn et il fait 400. Je relance à 1k et il lâche. Stack de 4,9k.

21h39 : Je passe les 5k et essaye de mettre un peu de pression. J'ouvre le pot avec 73o en position et ramasse les blindes.

21h46 : Sotica95, au bouton, shove pour 900. Je paye avec Q6s en BB mais son K9 se transforme en full. Je retombe à 4,4k.

21h53 : Trop actif, je me fais contrer. La taille de mes mises offre de bons spots à mes adversaires qui ne se privent pas de me relancer all-in après mes continuation-bet. Je retombe à 3,9k.

21h57 : Last 18, réunification des deux dernières tables. 3,8k.

21h59 : AQs UTG et je fais 340. Toopoker relance à 1K. Je pars à tapis, il paye avec AQo... On partage. 4,4k.

22h : Pause - 6e sur 18.

22h14 : Je me maintiens avec quelques vols jusqu'à un raise à 500 d'un joueur en premier de parole. Je colle avec 77. Ginkobiloba relance à 1,6k en fin de parole. Je le vois sur un broadway, un Ax ou une paire inférieure ou même encore n'importe quelle carte. Il demande un squeeze dans le chat... je le sens pas trop fort... donc je prends le risque et pousse tout. Il paye avec AK et rien ne vient m'empêcher de passer à 9K.

22h26 : Je tente quelques vols qui passent plutôt bien pour rester à 9k quand je relance avec KJ. EnkilCP95 shove avec A4. Je paye et le sors en touchant un valet. 11k.

22h33 : UTG relance à 2,5BB et je le 3bet avec 88 en main. Au bouton, Hultra hésite... hésite et finit par mucker. UTG l'imite. Dans le chat, Hultra annonce avoir jeté QQ ! Je passe à 12k.

22h48 : 13,7k,premier sur 8 encore en course. Quand un joueur buste, son avatar explose et il y a des confettis sur tout l'écran, un bon point pour Betfair...

22h49 : De BB, je colle Gusgus59 avec J5 quand il min-raise.. Je connecte au flop et après un check-call puis raise au turn, il lâche. Je monte à 16k.

22h50 : Raise de Mr4b préflop, je colle avec 33 puis mise sur un flop 44T. Il lâche et je passe à 18,5k.

22h56 : Stefal mise 1k au bouton, je paye en SB avec 44. Flop AKX, je checke, il checke. La turn est un T et je mise 1,5k dans 3K pour représenter l'as et il lâche sa probable paire. 19k.

22h59 : Je relance 1k UTG avec AJ et seul Stefal en BB colle. Flop 87J, je continue bet et il lâche... 21k.

23h : Grosse blinde sur la main suivante, je découvre AA. Toopoker relance à 1,6k et je minraise à 3,2k. Il fuit sans demander son reste. Good fold. 23k.

23h01: Blindes à 300-600[50]. Mr4b fait all-in pour 2,4k et même si j'aimerais bien le sortir, je missclick au mauvais moment puisque j'ai 52. Il gagne logiquement et je tombe à 21k.

23h04 : 1/7. Je raise UTG avec A7 et Celtictouch me répond avec une boîte à 7k. Je folde.

23h06 : Je plonge à 17k avec KT dans un combat de blindards face à Stefal. Son A3 fait paire de 3 au flop et il ne me croit donc jamais quand je mise sur un board 3QJX(qui donne trois trèfles)J.

23h15 : AQ, je raise 1,6K et Celtictouch fait all-in pour 6k de plus. Je sais qu'il me voit sur une range très large donc je paye. Il dévoile 44 et je vais toucher mon As au flop. Up à 26k.

23h18 : Je colle un all-in de Mr4b pour 4k. Mon A7 n'est pas suffisant, Je descends à 20k, lui remonte à 9k.

23h18 : Coup suivant, je relance avec AT et Stefal pousse tout pour un peu moins de 7k. Je paye et c'est parti pour un autre combat de blindards. Il dévoile A5 mais touche son 3outers dès le flop. Back à 14k, toujours en tête avec 6 joueurs (14k, 10k et trois à 6k).

23h20 : Je paye le tapis d'un short [Hultra?]avec Q8. En face il y a AJs à pique. Flop royal avec Q8X mais deux piques. La flush tombe... Chatte, contre-chatte.

23h23 : Bref, je fais un peu n'importe quoi et je me retrouve en duel avec Gusgus59 après un min-raise avec AK. Il a JJ, tout est au milieu mais je touche.

23h25 : Les blindes grignotent... AQ je mise 3bb et Stefal me relance. Combat de blindes encore et je shove. Il paye avec KJ. Je touche turn, il touche river et doit s'incliner. Je remonte à 13k.

23H30 : 8k, 4e sur 5. Hultra se fait broyer son QQ par Gusgus59 qui montre KT qui se transforme en brelan de Dix dès le flop.

23h32 : Je pousse tout et suis payé par Gusgus59 qui me couvre d'un rien. J'ai 44 et lui AQ... ça passe et je monte à 18k!

23h36 : Nouveau combat face à Stefal. Il pousse toute, je le paye avec 77. Il montre AQ et ne touche pas alors que ma paire se transforme en suite de l'espace. Son tournoi est terminé, j'ai 23k [2e sur 4].

23h40 : Je passe en tête sans jouer et fête ça avec deux all-in de suite avec Q7 et Q3. Je passe de 22 à 25k.

23h41 : Je provoque le shove de Toopoker avec une mini relance [débile]. Il pousse tout en BB mais mon 8Ts fait mauvaise figure face à son 9T. On fait tous les deux double paire et il survit.

23h46 : KTs au bouton, je pousse tout au milieu et je suis payé par Gusgus59 qui me couvre de pas grand chose. Il montre A9 et touche son As. Bad timing, c'est terminé pour moi à la quatrième position.

Bulle car je manque les 10 dollars et prends la médaille en chocolat... Toopoker va me suivre de près puis Mr4b finira par avoir raison de Gusgus59 en HU. Bravo à tous, superbe ambiance à la table !

Le classement de la manche
1. Mr4b 50 pts
2. Gusgus59 40 pts
3. Toopoker 30 pts
4. Uhesitate 24 pts
5. Stefal 19 pts
6. Hultra 15 pts
7. Celtictouch 12 pts
8. Murlock7 10 pts
9. TheDuke95 8 pts
10. Dadadj93 6 pts
11. EnkilCP95 4 pts
12. XXXRagsXXX 2 pts

Les manches suivantes
22/12/2009 : Short PLO – 1000 jetons de départ / 10 minutes – 9 seater
05/01/2010 : Deep Turbo PLO – 10 000 jetons de départ / 5 minutes – 6 seater
12/01/2010 : Deep NLHE 5000 jetons de départ / 15 minutes (rebuys de 1 centime illimité 1e heure) – Points multipliés par 2,5 pour le leaderboard final - 9 seater

dimanche 13 décembre 2009

A l'Est du nouveau

Mon dernier post remonte à fin novembre et comme j'ai chaque jour remis au lendemain, les événements s'accumulent. Entre mon premier coverage pour le Club Poker lors de l'Unibet Open de Varsovie et la qualification de Pedro Canali pour les épreuves finales de Job2Stars, il y a eu un bad beat au tournoi Winamax, un passage express à la radio pour le CP et surtout, de belles rencontres. Prenez donc une boisson chaude, la lecture s'annonce longue...

Tout débute à Varsovie où j'arrive la veille du début de l'Unibet Open. 5 jours plus tard, je n'ai rien visité de la capitale polonaise mais nous avons une nouvelle perf' française. Regis Forceps Burlot ship presque 105.000 euros et peut repartir tranquille en Bretagne, toujours accompagné de son pote Erwan. De la Pologne, je retiendrais les taxis et les prix qui varient du simple au xtuple si vous êtes un fish (Bravo à la presse finlandaise qui a lâché 200 euros sur un trajet en valant 10), la vodka, les yeux des demoiselles et le manque de savoir vivre des hommes du coin. Je vous épargne ma rencontre avec un facho polonais parlant français à 4h du mat'...

Je garderais surtout en mémoire le formidable accueil du crew Unibet, les moments partagés avec les joueurs et autres journalistes off the record, le moelleux du lit du Hilton, un CG de 4 heures pour 50 euros de positif et une partie de roulette enflammée à jouer en vain le 5 pour Kinshu avant de trouver Katjka, ma lucky box. Un seul regret, le lendemain, je n'ai pas pu arriver à la Party Player avant 4h30 du mat'. La fête n'a donc pas été le thème principal de cette visite.

Dommage aussi que le service dans les palaces soit exécrable... Quand tu penses qu'il faut presque taper un scandale pour de la moutarde dans un 4 étoiles car Mooossieur le serveur est un faignant et qu'il doit faire deux mètres jusqu'à la réserve ! D'exigeant à grognon, il n'y a qu'un pas et je vais m'arrêter là.

Big up donc au Lyon Holdem (macjessy, ludo, greg, tomasson...), à Marine et Seb, aux Bretons, aux journaleux Mathias, Jo, Florian et ceux qui sont restés en salle de presse jusqu'à pas d'heure pour tenter de faire vivre un tournoi en live. Gros up encore à Stefan et au Wagram crew, Elkorsico, Thomas Albertini... et à ceux que j'oublie.

Revivez le coverage sur Club Poker [on fera mieux la prochaine fois !]
Le coverage du Day1a
Le coverage du Day1b
Le coverage du Day2
Le coverage de la Table Finale

Retour à Paris, sa grisaille et son froid... en fait comme en Pologne, la pluie en bonus. Je passe direct en mode no-life. Grosse(s) retrouvaille(s) avec les potes et c'est parti pour un mode jour-nuit inversés. Réveil programmé à 11 heures, réveil effectif au moins 4 heures plus tard... La fatigue accumulée est là et elle prend son tribut pendant plusieurs jours.

Je trouve quand même la ressource pour un entretien avec un opérateur du poker en ligne pour mon futur boulot de dans deux mois. Les mains dans les poches, pas rasé, je me présente et c'est parti pour une petite heure à raconter ma vie dans un immeuble parisien proche des Champs-Elysées et de la place de l'Etoile. Content de la rencontre, je repars vers le monde réel. On vous rappellera... ou pas. Donc wait and see...

Alexis Laipsker toujours dans les bons coups

Entre nous
, c'est l'heure de la soirée Winamax. La room invite 80 personnes pour un tournoi-rencontre avec la Team [tout le monde est là sauf Patrick B. et Vikash D.]. Soirée open bar et très bonne ambiance. Almira est de très bonne humeur et ca sent la fin de saison pour tout le monde. Mathias de Poker-actu est là, le Club Poker aussi même si Kinshu a laissé Jooles tout seul... Le tournoi qui commence est un turbo-chattament.

Jooles au début du tournoi Winamax

Les niveaux durent 15 minutes et il faut se dépêcher pour avoir une chance de finir 11e. Michel Abécassis a en effet promis que cette place "garantissait un ticket pour une soirée avec les filles du team". La blague fait sourire mais quelques minutes plus tard, alors que Mik22 exulte, Jooles fait la gueule. Il vient de sauter avec TT en perdant un coup all-in sur le flop [AT4] face au professeur du team [Ax]. Un beau 96 -4 en sa faveur perdu sur un backdoor full de folie...

Un sortant à la 4
Alors qu'Abécassis est debout sur sa chaise [encore une photo manquée], j'ai bien commencé à la table d'Alexia Portal. Motivé par le fait d'avoir tiré la place 8 à la table 4. 84, une main que j'aime bien et joue quand la situation semble propice (lol). Bref je me dis que c'est peut être un signe.

Première main je passe, deuxième main je relance 3bb et CBet avec QJ et ca passe... quand arrive les As. Troisième main donc, je relance 3bb. Un seul suiveur, c'est Thomas Hervé. Flop T66, je mise et il relance à tapis. Je paye et sors le premier joueur du tournoi puisqu'il n'améliore pas son AT.

La discussion est animée, je parle avec Alexia qui me chambre gentiment sur mon profil de déglingo : J'essaye de mettre la pression en relançant en position avec n'importe quoi [des connecteurs et du petit as quand même]. J'ai doublé très vite [chipleader quelques minutes même] mais je reperds donc très rapidement la moitié de la cave de départ. Trois fois je suis sur-relancé à tapis avec rien tirage rien.

Killer2stars
Bref, je continue l'option "limpe pour pas trop cher préflop en position correcte puisque stack au dessus de l'average" quand je rentre dans un coup avec J5 de trèfle. Le flop est magique puisque le board affiche J55. Full floppé, je prends ! J'ouvre quand c'est à mon tour de parler et j'ai encore de la chance puisque je suis relancé à tapis.

Le vilain qui manque de timing est Philippe "Ca Cartoon" Dana. On retourne les jeux, il est drawing dead et un 5 vient à la turn pour le carré ! Je monte à 9000 et on atteint très vite la pause. Les premiers S'N'G' débutent alors que les pros sortent les uns après les autres. Alexia buste et, pendant ce temps là, ManuB et Nicolas Levi font du HU... sous les yeux de Pedro Canali.

Damn'
Le tournoi est donc une boucherie, je suis en mode push-fold. Je déconne bien avec Mathias, qui était à Varsovie, et on se cherche gentiment. La confrontation va arriver. UTG, il limpe ma BB et quand la parole me revient, je boite mes 7,5K avec une belle paire de Cowboys. Il me couvre de 3k et paye en 5 secondes.

Il n'a que les 4... c'est bien parti. Rien au flop, la turn ouvre une suite par les deux bouts au vilain et la rivière lui apporte un brelan. Gasp, encore un 80-20 perdu ! Je quitte le tournoi [34e sur 80] un peu dégouté mais retrouve vite le sourire dans cette atmosphère festive. Benjo, qui doit faire une vidéo pour W, semble le seul à véritablement tenter de travailler.

Laurent, Webmaster sur le CP, n'a pas perfé non plus et les sortants sont nombreux. C'est l'hécatombe mais JS, avec qui j'étais parti à Vegas, est toujours là. Serrure max comme d'habitude... Je joue un freeroll et je perds de l'argent sur le lastlonger puisque mon pote va échouer à la troisième place. Et une mallette offerte de plus ! Le vainqueur du tournoi entre nous va lui venir à l'ACF en janvier pour disputer la finale du France Poker Tour. Good game Arnaud !

Win pour Arnaud (2e en partant de la droite)!

Je repars ensuite vers mon scooter sur les coups de 2-3 du mat' et, au démarrage, croise les rescapés du Team W qui partent en boîte. Le lendemain soir, Michel "lunettes noires" Abécassis et Pierre Canali qui font l'émission radio du Club Poker , confirment que la soirée a été belle. En fin de soirée, l'ancien conseille à Pierre d'aller se coucher tôt pour être en forme à la demi-finale Job2Stars. Je compte bien l'écouter puisque je souhaite railebirder les membres du CP lors de l'événement. Retour à la maison rapide mais je craque et lance un 5 dollars-turbo de 600 joueurs sur Fulltilt [désolé Winamax]. Je vais tomber dans le top 30 après trop d'heures de jeu pour un gain pareil. Comme d'hab, je pushe avec AT et vilain colle avec A7 pour toucher son 7...

Samedi, réveil un peu plus matinal que ces derniers temps mais je ne me presse pas car je n'ai pas d'obligations sur le lieu du tournoi de Job2stars. Je débarque plusieurs heures après le coup d'envoi et recroise quelques connaissances. L'équipe du France Poker Tour gère le tournoi, Yoann-s de Low Stacks pocker est en costard puisqu'il est dans le staff.

Ce tournoi est donc l'occasion de rencontrer un peu plus le monde du poker... je mets enfin une tête sur le pseudo Dioscure et une voix sur Thomas Bichon... Je donne aussi un coup de main à Jooles pour le coverage du CP. Le buffet du dinner break est sympathique mais surtout très convivial. Après s'être côtoyés plusieurs heures à la table, les discussions sont axées poker et ceux qui sont encore dans la course y croient fort. Pierre Canali passe du rêve à la réalité.

Pedro chatte pas mal, joue bien et termine la journée chipleader. Il est surtout l'un des dix joueurs à valider un ticket pour l'EPT de Deauville et la possibilité d'un contrat de sponsoring assez sympathique. Je shipe un parapluie floqué au nom de la room [merchandising quand tu nous tiens] et un jeu de cartes utilisé lors du tournoi qui me servira pour la partie avec les potes.

L'équipe TV tente de faire un peu la police pour tourner ses interviews des finalistes [get a room man !] tandis que l'organisation range la salle. Les lumières s'éteignent, l'équipe qui gère pour PokerStars a bien fait le boulot. Je crois que tous les participants auront apprécié l'opportunité à sa juste valeur. Pour le top 10, le rêve continue. Et moi, le nouveau, je suis un peu à l'Ouest.




L'utilisation des photos sans autorisation de l'auteur ou la citation de l'adresse du blog peut vous amener une damnation éternelle et un PV des Chinois du FBI.

vendredi 27 novembre 2009

Taxi Driver in Vegas : Peter Eastgate le radin

En visite à Las Vegas, impossible d'éviter les taxis. Mort de fatigue ou bien attaqué par l'alcool, le périple de 10 minutes peut se transformer en cauchemar... surtout si le taulier vous fais sentir que vous n'êtes qu'un touriste, étranger de surcroît. Cette sensation de déranger, fréquente à Amsterdam, je ne l'ai vécue qu'une fois dans le Nevada.

Au retour d'une petite soirée festive, accompagné par deux compères, nous avons en effet du nous farcir l'émission religieuse spéciale "comment éduquer ses enfants et les mettre dans le droit chemin". Horrible !

In god we trust je veux bien mais quand tu entends les conneries que débitaient les invités à la minute, tu ne t'étonnes pas que les USA partent en croisade pour libérer le monde au moindre prétexte... Je sors donc en tilt de la voiture mais, heureusement dans le Nevada, les machines à 1 cent permettent de retrouver un certain calme sans se ruiner... (Ou pas).

On a vu pire comme bad-beat mais cette jeune femme n'a pas compris qu'elle travaillait dans la Cité du Vice et que personne n'était venu pour se confesser ou prendre une leçon de morale... Ici, les gens sont plutôt là pour regarder passer le Stripper truck !

Une des histoires les plus folles du séjour nous a été racontée par Cliff, chauffeur de taxi dans cette bonne ville du Nevada depuis des années. Je suis monté dans son cab pour un trajet entre le Rio et Downtown Las Vegas. Casquette Everest Poker oblige, il s'est douté que nous n'allions pas là bas pour admirer la superbe galerie lumineuse de Fremont Street. Il a donc commencé à parler poker et à nous dire que lors de la journée précédente, il avait chargé deux clients cagoulés. "Un homme défait qui m'a assuré avoir perdu 100.000$ puis une jeune femme qui annonçait une perte de plus de 200.000$", nous-a-t-il expliqué avant de nous poser une devinette.

Cliff explique qu'il a chargé le Danois Peter Eastgate quelques jours après sa victoire lors du Main Event des WSOP 2008. Aujourd'hui détrôné par Joe "Luckbox" Cada, le jeune homme était devenu à cette occasion le plus jeune vainqueur de l'histoire. Eastgate est entré dans le taxi de notre chauffeur en compagnie de son manager. Ce dernier n'a pas arrêté de lui dire "connaissez-vous ce gars ?" puis trop content de lâcher qu'il trainait avec un winner, il a enchaîné en répétant à plusieurs reprises le montant des gains de son poulain (9.152.416$). Cliff vous annonce alors le prix de la course de Monsieur Eastgate : "10, 90$, un montant dont je me souviendrais toute ma vie". Il essaye ensuite de vous faire deviner le montant du pourboire laissé par la fine équipe...

Vous vous en doutiez, Peter Eastgate n'est pas Phil Ivey... Le Danois a en effet gratifié notre chauffeur d'un pourboire magique, digne des plus gros radins parisiens. Lui et son acolyte ont laissé un total royal de 12$ à notre ami chauffeur... soit 1,1$ de pourboire! Cliff "swear to god" que son histoire est véridique et quand vous descendez et que le compteur s'arrête à 12$, rien de mieux pour se la jouer Balla que de lâcher 3$ de plus. La vieille légende qui veut qu'un gars broke (ou pas) soit plus généreux qu'un millionnaire se vérifiant une fois de plus...

Me in Vegas, à lire :
Dernières heures à Vegas : Comment retourner le Caesars Palace
Doyle Brunson style in Vegas
Interview de Joe Cada et de Darvin Moon juste avant leur HU

Pictures by Dave Taylor, Pokerstarsblog

mardi 24 novembre 2009

Passez par la case Gaillon et retournez à l'école

Commencer le poker sans base ni aucune notion mathématique... Une idée brillante qui peut laisser des traces sur votre porte monnaie mais qui permet surtout de découvrir un jeu très ludique dans tout ce qu'il a de plus"adrénalinisant". Tout pousser au milieu et prier pour toucher... cette approche du poker n'est pas celle de l'Ecole Française de Poker comme j'ai pu m'en apercevoir à deux reprises dans le confortable cadre du Cercle Gaillon.

Grosse digression pour remercier Oriane Teysseire et son équipe pour la qualité de l'accueil et des macarons... Et non, je ne dis pas ça car j'ai terminé dans le top 3 du sit'n'go et ainsi obtenu ma carte pour la fin de l'année 2009...


Revenons à nos jetons. Je suis donc passé voir les deux initiations organisées par l'EFP avant et après l'énorme performance du joueur d'Everest Poker à Vegas, Antoine Saout. Il m'a semblé qu'il y avait un peu plus de journalistes pour cette deuxième session réservée à la presse... Illusion d'optique ou pas, j'ai à chaque fois passé un bon moment. Une partie du monde du poker semble avoir une dent contre François Montmirel, je dois dire qu'il fait preuve de pédagogie et le résultat est sans appel. A la fin de la session, plusieurs femmes journalistes venues en voyant surtout le négatif (addiction, risque financier...) sont reparties conquises [par le poker, pas par son bouc].

Bruno Louy, fondateur de l'EFP, nous a aussi sorti les grands mots pour défendre le poker. "Nous voulons convaincre que le poker n'est pas un jeu de hasard et que le législateur se trompe depuis 30 ans. Nous voulons convaincre que le poker de tournoi est un jeu d'oppposition avec des mathématiques, de la psychologie et de la stratégie", a-t-il expliqué avant d'avancer quelques chiffres sur le poker, "un phénomène sociologique profond plus qu'un effet de monde. Le poker ne rencontre pas de limite de sexe, de génération et on retrouve un spectre de joueurs très large. Il y a plus de 500 clubs associatifs en France, c'est une pratique de plus en plus banalisée". Mais le crédo du fondateur de la première pokerschool tricolore, c'est que "devenir un joueur gagnant, ca s'apprend". Je ne lui donne pas tord mais je préfère largement échanger avec mes amis joueurs plutôt que de payer une heure d'école...

Apprendre les bases avec un professeur est pourtant un bon départ et fait sûrement gagner du temps. La gestion financière étant un point clé au poker, séparer son argent du quotidien de son argent du poker est un principe de base et, comme dirait Bruno Louy, "il n'y a pas d'autres outils de prévention de l'addiction que l'apprentissage". Ce dernier revendique 13.000 membres dont aucun ne s'est broke [Là j'ai eu comme un doute...] et l'EFP peut donc vous aider à prendre la meilleure décision statistique et financière sans tenir compte du résultat des cartes. Elle dispose aussi d'un programme pour les joueurs plus avancés, le Master Class. Pour devenir un champion ?

mardi 17 novembre 2009

Betfair Challenge : C'est Fatal

Mardi débutait le nouveau challenge blog de Betfair. A la clé deux packages pour Vienne et un tournoi sympathique en plusieurs étapes. Une chose est sûre, il va falloir m'améliorer (et/ou chatter) pour espérer faire une bonne place. Félicitation à Mr4b qui remporte la première manche ! Même si je dévoile bien mon jeu, j'ai décidé de faire un CR très complet pour avoir vos conseils et commentaires. Ne soyez pas timide, si vous avez lu jusqu'à la fin, vous avez fait le plus dur !

Ma table de départ :
Moi (uhesitate), gugus59, shiva66, campbell95, habitrouge, Hultra, HarryErskin et Jeeby juste à ma gauche.

Niveau 1 [10-20]
De petite blinde sur la première main, je colle une relance à 75 avec KT à pique. Flop : K93, je checke/raise et mon adversaire lâche tandis que Shivah66 trouve la room "tiltante". J'enchaîne avec 99 et relance à 75. Un payeur sur un flop 63J. Je continue bet et il se couche.

Ensuite, je limpe AT et checke sur un bon flop (97A), tout comme mon adversaire. Turn et river 4, il pushe tout à la river après un check général au turn. Je le vois loin derrière mais j'hésite un peu avant de suivre. Je me paye tout de même le premier sortant de cette édition, Habitrouge qui détenait une paire de 8.

Dans le chat, ce dernier s'explique : "J'ai pas bluffé, juste un miss-click en multitabling, à la prochaine". Pas le temps de s'appesantir, je touche KK contre Hultra. il fera un bon fold au flop quand je lui reviendrais dessus. J'ai 4820 jetons et je suis toujours Chipleader.

Niveau 2 [15-30]
Je ne joue rien jusqu'à AQ en UTG ou je mise 105. Flop : T56, check - check. Turn : As, check - check et sur la brique river je mise la moitié du pot. Campbell95 se couche. J'ai encore trop mis je crois... [4910 jetons]

Je demande qui est qui et les adresses des différents blogs, Campbell95 répond : "jacky at minraise.com" et dans le même temps, je perds la tête au profit d'Aldanjah. Pour me mettre bien, je folde KJ après une relance UTG. C'est moi qui joue là ????

Arrive un coup où je touche JJ en grosse blinde. Il y a une relance à 135, payée deux fois. J'ai un gros stack, je veux pas jouer la main, je joue peu donc je pousse tout... c'est un fold général. Je passe à 5000. Dans la foulée, je jette KJ de petite blinde après une relance du bouton à 175.

Niveau 3 [25-50]
Retour des poubelles, c'est pas la joie. Je limpe une fois avec QJ et alors que je ne touche rien et perds la main, je repasse en tête du field. J'enchaîne avec un vol de blindes au CO avec 96.

Niveau 4 [50-100]
Je retourne K8 en grosse blinde. La petite blinde me relance et je colle. Sur un flop QT8, Vilain check. Je mise un peu moins de la moitié du pot et il lâche. [5195] Lol, je viens de m'apercevoir que j'avais touché mon 8 car j'ai pris des notes en mode automatique...

Ensuite, je m'enflamme et gaspille une bonne opportunité avec A6. UTG, je relance 240 et je suis suivis par Jeeby et Shiva. Le flop est parfait (AK6) mais je mise la moitié du pot et ils s'empressent de jeter. Arf...

Je décide donc d'attaquer pour la première fois la blinde de Jeeby. Je fais 240 avec 84, une main que j'aime bien et passe à 5875 jetons.

Lecorback, Mr4B et Aldanjah arrivent à la table. Ca chambre Celtictouch qui est déjà out.

Je profite du fait que Lecorback soit short pour limper avec 89 sur sa grosse blinde. SB complète et lorsque je mise 210 (pot de 300) sur le flop 66Q, je rafle tout. [5975]

Niveau 5 [75-150]
Il y a beaucoup plus de all-in. ToopokerAA en profite pour prendre la tête. Je folde A3s au bouton quand Shivah66 fait tapis pour 2000 et je passe en quatrième position. Nous sommes encore 14 et je n'ai pas su mettre la pression. Je subis alors que Mr4b fait une démonstration d'agressivité à la bulle. Il profite aussi d'une belle livraison, "un suicide", de Jeeby alors qu'il détient les Rois.

J'ai droit à un walk avec Q8, ensuite je m'excite avec A8 en SB alors que le bouton a limpé. Je fais 540 et HarryErskine en BB fait tapis pour la xeme fois depuis trop longtemps. Je me dis que son éventail de mains est très large et je le vois en combat de blindes [A la relecture, erreur manifeste puisque le bouton a limpé]. Je paye donc 1000 de plus et il dévoile AQ. Oops ! Pas de miracle et je retombe à 3778 [5/13].

Niveau 6 [100-200]
Je prends les blindes en relançant 550 UTG avec KT et nouveau walk, avec J2. Je folde KQ après un gros raise d'Aldanjah puis trouve KT en grosse blinde. Un short est à tapis mais HarryErskin est entré dans le coup. Je lâche. Le petit s'est envoyé en l'air au bon moment avec Q5 contre AJ (flop QQX). Je découvre ensuite 72 en SB et raise à 550 pour voler HarryErskin. Je crois qu'il va lâcher après s'être fait craquer au coup d'avant mais il colle puis bet le flop. Je dois passer. A la pause, j'ai encore 3318 jetons [8/13].

Niveau 7 [100-200 (20)]
Là je négocie clairement mal deux gros jeux de suite. Avec QQ, je fais sauter la bulle. Campbell95 a de la chance car le encore-plus short tombe sur la même main. Il marque donc deux petits points au général, deux points qui pourraient faire la différence... Pour ma part, je reviens à 4000.

Là, c'est le drame, nouveau sur le serveur, toujours sur le coup d'avant... Bim ! Encore paire de Dames. Je m'enflamme sur le bouton pour augmenter le bet et clique trop vite. Arg, ca s'arrête sur 750 ! Évidemment, je ne prends que les blindes. Énervé, j'assiste au 3bet de Shiva UTG. Je raise pour le mettre all-in avec mon A9s. Comme un oiseau.

Même erreur que face à HarryEsrkin plus tôt dans le tournoi et même sanction. Cette fois mon adversaire possède QQ. Pas de miracle, je perds ma course à l'As en faisant le poisson dans le chat. Il me reste 1197 jetons et je suis le dernier des dix survivants...

Nice End
Quelques secondes plus tard, alors que je suis de grosse blinde, mon gentil voisin de droite, Aldanjah me relance à tapis. Avec J8 de carreau, je me dis qu'au minimum mes cartes sont vivantes. Je colle et il retourne 83. Oui, un beau 73%/27% en ma faveur. Obvious, le 3 viens me crucifier. Pas de double-up, game over ! Pour moi ce soir, ce n'était pas Fat Aldanjah mais Fatal Danjah.



L'agenda du Betfair Challenge
17/11/2009 : NLHE – 2000 jetons-10 minutes [Mr4B, ToopokerAA, HarryErskin]
24/11/2009 : BLOG ! Classic PLO – 2000 jetons de départ / 10 minutes – [2e sortant avec flush QK de pique battu par flush A5 d'Aldanjah - Damn river !]
01/12/2009 : BLOG ! Mega Turbo NLHE – 500 jetons de départ / 2 minutes – 6 seater
08/12/2009 : BLOG ! Deep PLO – 5000 jetons de depart / 10 minutes – 6 seater
15/12/2009 : BLOG ! Classic NLHE – 2500 jetons de départ / 15 minutes – 9 seater
22/12/2009 : BLOG ! Short PLO – 1000 jetons de départ / 10 minutes – 9 seater
05/01/2010 : BLOG ! Deep Turbo PLO – 10 000 jetons de départ / 5 minutes – 6 seater
12/01/2010 : BLOG ! Deep NLHE 5000 jetons de départ / 15 minutes (rebuys de 1 centime illimité 1e heure) – Points multipliés par 2,5 pour le leaderboard final - 9 seater

Les points
1. 50 pts
2. 40 pts
3. 30 pts
4. 24 pts
5. 19 pts
6. 15 pts
7. 12 pts
8. 10 pts
9. 8 pts
10. 6 pts
11. 4 pts
12. 2 pts

dimanche 15 novembre 2009

Las Vegas : Trip report

De retour des USA, je me retrouve avec une montagne de petits moments à raconter. Que dire et comment ? Que passer sous silence ? Généralement, ce qui arrive à Las Vegas y reste, je ne vais pas déroger à la tradition. Je ne vous raconterais donc pas qui s'est broke à la roulette...

Mon trip report sera plus l'occasion de vous faire partager ma joie de jouer dans le même tournoi qu'Allen Cunningham (4e du ME 2006, plus de 10 millions de dollars gains en tournoi...) et de durer plus longtemps que lui ! Où même les quelques minutes passées à une table du Venetian avec un champion du monde de boxe. Sans parler d'Andy Bloch et d'une de ses accompagnatrices qui me dit m'avoir vu à la TV lors de la diffusion de la Table Finale du Main Event des WSOP 2009...

Après 8 jours très intenses où le jour et la nuit se sont mêlés pour former un espèce de rêve, comment le raconter ? Entre le day by day et quelques papiers contenants les meilleurs souvenirs, je suis toujours indécis...

Ne passez pas par la case broke !
Avant de prendre une décision sur le mode de narration, je vais parler finance et sauter de nombreux épisodes pour en arriver à mon dernier coup de poker à Vegas. Un coup qui a stoppé le jeu dans la salle du Caesars Palace pendant 30 minutes ! Voici donc mon bilan jeu pour ce passage à Sin City
- Machine à sous : + 35 dollars
- Roulette : +65 dollars
- Poker : -10 dollars

Un bon poker de tournoi mais pas de réussite
Je me retrouve au Caesars Palace pour ma dernière session avec l'idée de jouer un tournoi et de migrer au Mirage si je n'arrive pas à monter les jetons en CG. En débarquant dans cette room, ma bankroll jeu pour le voyage indique -700 dollars. Mon avion décolle dans 18 heures, il va falloir cravacher pour remonter. Je commence la rage au ventre... mais la tête froide. Presque 9 heures plus tard, j'ai joué deux tournois sans parvenir à entrer dans l'argent (17e sur 71 dans un turbo chatte donkament puis 39e sur 102 d'un 160 dollars avec un JJ all-in préflop callé par QQ sans miracle) et me retrouve à -920 dollars.

Option magique
Malgré un résultat net sans appel, le dernier tournoi m'a mis en confiance. J'entre donc sur la table n°1 du Caesars Palace avec 140 dollars. Les Blindes sont de 1-3 et j'attends le bon spot pour double up. Mon voisin de gauche et celui de droite ont de petits tapis mais jouent beaucoup de mains. Je m'arme de patience et aurais le plaisir de les destacker durant la nuit...

Sans faire un compte rendu exhaustif, je vais m'attarder sur la main qui va me lancer. Après de longues minutes de "foldage", je ne dévie pas de mon plan et ne limpe que le strict minimum. J'ai alors l'idée de poser mon premier Straddle de la soirée. UTG, cette option me permet de récupérer la possibilité d'agir en dernier. Il y a peu d'action jusqu'au bouton qui mise 15 dollars. Une relance plutôt disproportionnée par rapport à la normale où nous nous retrouvons souvent avec 2-3 joueurs pour un raise à 9-11 dollars.

Je vois donc le bouton en mission protection, une paire en main entre 88 et QQ. Me retrouvant seul à parler après le fold des Blindards, je retourne les Rois et pousse All-in. Il paye vite... Sa paire de Valets ne se transformera pas en brelan magique.

Dealer was too fast, too furious : Premier incident
Dès lors, je peux profiter de mon image pour agresser un peu plus et faire tomber mes deux voisins. Je rencontre des Anglais qui se font un tour du monde d'une année et qui se montrent très sympathiques. Le jeu se poursuit, un Coréen qui étudie à UNLV me permet de respirer à plusieurs reprises. Et il le faut, surtout sur les coups de 2 heures du mat' quand Todd vient dealer plus vite qu'Usain Bolt. Le gars met la pression à tous les joueurs pour accélérer et le jeu se dérègle.

Tilt momentané. De 300 je repasse à 160 et, en compagnie de 4 autres joueurs, je lui demande de ralentir la cadence dans les demandes de décision ultra-rapides qu'il nous bombarde. Il refuse et continue sur le même rythme jusqu'à ce que la contestation grandissante (hé mec, t'es la pour faire du rake mais laisse nous jouer !) attire le floor. Aaron me rappelle à l'ordre car je viens de comprendre que le dealer lui raconte que je l'insulte. Je m'explique et lui transcris l'état d'esprit de la moitié de la table en lui rappellant que je n'ai jamais, Ô grand jamais, insulté notre dealer. La question se règle quand Todd change de table. Je poursuis donc mon opération "monte les jetons jusqu'au petit matin" et reviens à jeu pour le séjour quelques minutes avant que les deux dernières 1-3 ne soient mixées.

Sur les coups de 5h30, je prends donc place à une nouvelle table (10 sièges, 7 joueurs). A peine arrivé, un yankee juste à ma gauche, me prend en grippe : il se décrit lui-même comme le "Mean American'. Autant dire que son chapeau de cow-boy lui va à ravir... Bref le monsieur aime me relancer dès que je ne fais que suivre dans un pot et une bataille psychologique s'organise. Elle va prendre fin dans la grosse confusion, sur les coups de 6 heures du mat'.

Dernière main à Vegas
Je découvre KQs' et limpe la blinde. Alors qu'il a la position sur moi, l'Américain poste 15. Il est payé par un joueur mexicain en petit blinde et quand la parole me revient, je poste 45 pour mettre le Mexicain à tapis et imprimer de la force dans son esprit.
Flop : Trois briques, je mise 55. Grosse réflexion de Mean American qui paye mourant.
Turn : Encore une brique. Je fixe mon adversaire et me résout à checker même si je le vois sur hauteur as. J'ai pas osé envoyer un gros deuxième barrel... il checke très rapidement.

River : On se regarde mutuellement pendant deux minutes et je finis par checker, trop peur de perdre gros si proche de la fin. Mean American enchaîne les cocktails et ne semble pas vouloir prendre de décision. Le dealer demande "clock". Il reste 60 secondes. Aaron, le floor, arrive et me fixe direct. Intérieurement, je me dis : pourquoi me regarder, j'ai déjà checké ?! Il décompte et à zéro le croupier s'avance pour bruler ma main. Je gueule plus vite qu'Estelle Denis et l'arrête avant que mes cartes disparaissent au fond du muck. Dans le même temps, Mean American jette ses cartes ! Ca devient confus.

Lorsque le dealer lui rend ses cartes, il dit que ce ne sont pas les bonnes et le ton monte direct. Je demande la video sachant que j'ai checké et que si une main doit être brulée, c'est celle de Mean American qui n'a pas vu qu'il devait annoncer une décision. Le floor est perdu et ne tranche pas, il nous demande de nous entendre ensemble. WTF ?! Il fait n'importe quoi car avec une simple question (did you check sir ?), je lui aurais dit que c'était à mon voisin de gauche de jouer, le coup se serait terminé normalement et je l'aurais probablement perdu à la hauteur. Mais, on dirait bien qu'il avait envie que ce soit moi qui soit sous la menace du "time"...

Je dis donc que c'est le far-west puisqu'il ne veut pas prendre de décision. Lui, il ne cesse de nous demander de nous entendre. Je sais que la vidéo me donnerait raison car non seulement j'ai annoncé mais en plus j'ai tapoté sans équivoque sur la table. De plus, la dernière joueuse explique qu'elle m'a vu et entendu checker. Le temps file, la tension ne tombe pas et le gars a tapis depuis le flop en rajoute une couche. Il demande carrément le tiers de tout ce qui est sur la table ! C'est le seul qui a découvert son jeu (AQ) et le problème n'avance plus.

Après de longues palabres (30 minutes en tout, la dernière 5-5 s'arrête et vient regarder ce qui se passe), on convient de partager le side pot en deux et le pot du gars à tapis en trois. Personne n'aura montré ses cartes au final, et si Mean American me parle de AK, j'ai du mal à y croire et penche pour un as mal accompagné qui n'a rien touché... Dans la foulée, je lâche 35 dollars au short qui était à tapis et me lève en ayant remboursé toutes mes pertes de Vegas. Pour ce qui est du poker, je suis à jeu. Mais bon, c'est pas à l'ACF ou à Wagram que l'on aurait vu ça ! [j'attends vos com' sur cette main, le fait que je ne dise rien alors que le floor me fixe puis le fait qu'il ne décide rien]

Puis, je vais voir le floor pour discuter. J'arrive à lui faire dire qu'il aurait du décider par lui même et ne pas nous laisser régler ça comme si on était dans un vulgaire home-game. Il convient aussi qu'il aurait du me demander clairement si j'avais joué car il n'a pas pensé une seconde que c'était le cow-boy bourré qui avait la main. Il lâche enfin que le dernier joueur ayant mucké, il aurait du me donner le side-pot. Bref ce séjour dans le Nevada se termine dans la confusion la plus totale. Mais, je ne me suis pas broke à Vegas...

Je quitte donc le Caesars Palace pour me reposer quelques heures. Je décolle vers Paris à 13H heure locale mais, revenant à la chambre à 7 heures, je vérifie par acquis de conscience et m'aperçois que je décolle à 9h30 ! Une dernière course contre la montre commence...

lundi 9 novembre 2009

WSOP 2009 : Cada et Moon, leurs réactions à 8 heures du HU


Joe Cada et Darvin Moon se sont montrés disponible à 8 heures de leur face à face pour le titre de Champion du Main Event des WSOP 2009. Ils ont aussi parlé du joueur Everest Poker, Antoine Saout. Morceaux choisis après cette rencontre au Rio .

Joe Cada : « La sortie d’Antoine, un truc de malade »
« Battre sa paire de Dames, c’était un truc de malade. Je joue de manière agressive en général et là j’étais réellement avec peu de jetons. Je l’ai suckout mais que puis-je dire d’autre que j’ai eu de la chance »
« Devenir le plus jeune vainqueur de l’histoire de ce tournoi serait un bonus mais le bracelet et l’argent sont plus importants »

Darvin Moon : « Antoine était le meilleur à la Table Finale »
« Je me fiche de gagner l’argent, quand je joue j’ignore ce paramètre. Je joue pour gagner. J’essaye d’être au top de ma table, pas de jouer contre le reste du field. Un tournoi ne se gagne pas au premier jour et je ne comprends pas ceux qui s’excitent sur un tournoi programmé sur 10 jours. Après sur ce genre de tournoi, il faut aussi de bonnes cartes»
« De l’expérience en HU ? J’ai gagné de l’argent »
« Antoine est un très bon joueur, il a été très malchanceux mais c’était le meilleur à la Table Finale »
« La livraison sur J2 d’Antoine ? (sourire) Ca montre à quel point je ne sais pas jouer mais j’apprends à chaque main. Que dire, je croyais être devant et ce n’était pas le cas »
« J’ai très bien dormi hier soir»
« Sur le pot assez gros où je folde après un dernier raise de 6 millions, j’ai QK et je sens que je suis drawing dead. J’ai décidé de ne pas l’enrichir plus et de lui donner des jetons. Tout le monde dit que j’aurais du suivre mais je ne crois pas»
« Un deal ? Pas moyen, pas de deal, je ne connais personne à une table de poker »
« Je n’avais jamais fait d’interview avant le WSOP mais je deviens plus confortable dans cet exercice »
« Un sponsor online, avez-vous eu des offres ? Je ne parle pas de cela (sourire)»

Bravo à Joe Cada pour sa victoire, il n'a pas gaspillé le badbeat infligé à Antoine Saout...


Propos recueillis par Matthieu Sustrac à Las Vegas
L'utilisation des photos sans autorisation de l'auteur ou la citation de l'adresse du blog peut vous amener une damnation éternelle et un PV des Chinois du FBI.

dimanche 8 novembre 2009

All in Vegas with sick Saout

Vendredi, 9 heures.
Sac fait à l’arrache, réveil difficile. Arrivée à Roissy CDG 2 heures avant le décollage pour les formalités. Je dors déjà debout mais rien de particulier à signaler… si ce n’est que j’ai de la chance. Je me suis enregistré sur le net et me retrouve seul avec un siège de rab pour déplier ma carcasse. Je vais pouvoir prendre mes aises durant le vol qui dure… dure, dure et dure encore. 196 pages, 1 film, 1 épisode de How I Met Your Mother, 1 meal auquel je ne touche pratiquement pas, 1 sandwich et des dizaines de verres d’eau plus tard, la descente vers Philadelphie s’amorce. Enfin.

Passage de la douane, check-in pour le prochain vol pour Las Vegas, tout se passe bien même si Mister Officer me demande ce que fait cette feuille longue OCB dans mon passeport. Je fais le gars qui don’t understand et ça passe. Une prise d’empreinte des dix doigts plus tard, je peux franchir la ligne jaune. Je débarque enfin sur le sol US et entre les odeurs de junk-food, les affiches de films tournés dans la ville (Rocky, The Village…) et les petites voiturettes pour transporter Big Guys, je sens que c’est un autre monde, le nouveau monde !

Je fais un peu de change, me ballade sans trouver d’endroit pour fumer une clope et après un Frozen chocolate Donut en hommage à Homer Simpson, il est temps d’embarquer pour Vegas. Après 13 heures de voyage, il en reste presque 6 mais comme j’ai encore check-in à la maison, et que j’ai lâché 15 dollars de plus, je sais que j’ai un bon siège. Good beat, je suis seul dans une rangée de trois sièges. Je vais pouvoir m’avachir comme une loque alors que le reste de l’appareil est blindé. C’est Friday night, les Ricains vont gambler à Sin City !

Ivey can smile
J’essaye tant bien que mal de dormir mais le sommeil ne vient pas. Je dévore un super article du magazine ESPN sur Phil Ivey (Je vous le traduirais en revenant à Paris, c’est promis). Le journaliste Chad Millan a suivi le maître durant trois jours entiers. Il est tout penaud de lui avoir fait perdre 240000 dollars au Craps mais surtout, il a vu l’Américain sourire à plusieurs reprises. Une superbe photo le prouve. Nous aurons aussi la chance de voir Phil toutes dents dehors, samedi lors de la présentation de la Table Finale…

Welcome in Vegas
On arrive enfin dans le Nevada et la nuit noire laisse place à un sol hyper-lumineux. Il est 20 heures, local time, et je touche au but. Les lumières brillent, brillent, brillent. La procédure de sortie de Vegas est légère, on peut jouer avant de récupérer ses bagages et je retrouve Samuel qui arrive de Charlotte. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre le troisième larron, direction la soirée privée d’Everest au dernier étage du Caesars Palace ! Open Bar évidemment… Je croise Kinshu, Xewod mais aussi Annette Oberstad qui est venue dire bonjour et visiter une énorme suite, la suite où a séjourné Barack Obama. C’est magnifique, plein de luxe, on est sur le toit de l’hôtel au 69e étage mais on ne s’attarde pas vraiment.

Gomble !
On redescend pour commencer à gambler, direction The Mirage. On n’y arrivera jamais. Un peu de roulette, je pose 5 dollars pour mon pote Charles resté à Paris. Tout sur le rouge ! Comme on a dit ! Et ca passe. Une fois, deux fois, trois fois… bref, je passe de 5 à 25 dollars tandis que Samuel touche La roue de la Fortune, il transforme deux dollars en 20 dollars et on s’arrache. On arrive devant l’entrée et, là, on recroise Everest et toute sa caravane d’invités. Ils attendent une Limousine pour le Voodoo, une boîte du Rio. C’est silicone à gogo et gros maquillage à la truelle mais on fait quelques rencontres marrantes. L’ascenseur donne directement sur le vide, c’est assez impressionnant mais on ne s’éternise pas. Nous sommes morts de fatigue et il faut rester en mouvement pour tenir la distance.

Brunson style !
Retour au Rio pour un petit peu de Cash-Game. Il est minuit 20 et je n’ai plus les yeux en face des trous. Je rentre avec 80 dollars sur une table à 1-3 et je touche pas mal. AQ – TT – AA – 55 et mes relances sont bien respectées. Il y a deux oiseaux à la table et une heure plus tard, je triple sur un coup de folie. JS veut rentrer et je lui annonce dernier coup. Je découvre KQ en fin de parole mais je ne touche pas. Pas le temps de se lever que la dealeuse me sert T2 à carreau. Je décide de gambler et paye la blinde en fin de parole.
Flop : 345, tout le monde checke et je mise 15. Il n’y a qu’un seul payeur.
Turn : Q de carreau avec donc deux carreaux sur le board. Mon adversaire fait 30 dollars et je décide d’envoyer la boîte avec mon tirage flush et quinte par les deux bouts. Il tangue puis décide de suivre.
Moi : « nice call »
River : K de trèfle
Je montre mon jeu et me lève, destacké. Vilain retourne alors 96 pour un jeu encore plus pourri que le mien. Le pot est pour moi !
La croupière : « C’est incroyable » (en Français !)
Moi : « French Style » et je me lève après cette dernière main Brunsonesque.

On se couchera finalement à trois heures du mat’, le truc irréel c’est qu’on s’est levé à 6h30 ! Il mettent un truc qui t’empêche de dormir dans la clim’ de la chambre ?!

Bilan de la soirée
- roulette, de 5 à 25 dollars
- poker, de 80 à 257 dollars
- bénéfice de 197 dollars

To be continued...

Update : sick ambiance pour cette journée de Table Finale de samedi, les Français sont chauds. On essaye d’encourager du mieux que l’on peux et, nous, on n’a pas sifflé quand l’hymne Us a été joué… Antoine est quatrième pour le dinner-break alors qu’il reste 7 joueurs, la nuit s’annonce longue !

Update : Saout big, il fait tapis sur un baby flop avec deux coeurs. Beigleter call avec une petite paire, AS avec Ak à coeur, Turn, un coeur, les frenchies explosent; Saout CL !

Update : Saout victime d'un terrible bad-beat (QQ vs 22) puis perdant d'un coin avec 88 vs AK avec un K rivière, contre Joe Cada le chattard (qui a quand même bien joué en étant short toute la journée). Le Français de la room Everest Poker termine troisième, c'est grand mais ici à Vegas, la déception est énorme.That's poker mais que c'est cruel pour le meilleur joueur d'une journée qui s'est étirée sur 18 heures. Un résumé le plus vite possible mais bon le coeur n'y est pas...