vendredi 27 novembre 2009

Taxi Driver in Vegas : Peter Eastgate le radin

En visite à Las Vegas, impossible d'éviter les taxis. Mort de fatigue ou bien attaqué par l'alcool, le périple de 10 minutes peut se transformer en cauchemar... surtout si le taulier vous fais sentir que vous n'êtes qu'un touriste, étranger de surcroît. Cette sensation de déranger, fréquente à Amsterdam, je ne l'ai vécue qu'une fois dans le Nevada.

Au retour d'une petite soirée festive, accompagné par deux compères, nous avons en effet du nous farcir l'émission religieuse spéciale "comment éduquer ses enfants et les mettre dans le droit chemin". Horrible !

In god we trust je veux bien mais quand tu entends les conneries que débitaient les invités à la minute, tu ne t'étonnes pas que les USA partent en croisade pour libérer le monde au moindre prétexte... Je sors donc en tilt de la voiture mais, heureusement dans le Nevada, les machines à 1 cent permettent de retrouver un certain calme sans se ruiner... (Ou pas).

On a vu pire comme bad-beat mais cette jeune femme n'a pas compris qu'elle travaillait dans la Cité du Vice et que personne n'était venu pour se confesser ou prendre une leçon de morale... Ici, les gens sont plutôt là pour regarder passer le Stripper truck !

Une des histoires les plus folles du séjour nous a été racontée par Cliff, chauffeur de taxi dans cette bonne ville du Nevada depuis des années. Je suis monté dans son cab pour un trajet entre le Rio et Downtown Las Vegas. Casquette Everest Poker oblige, il s'est douté que nous n'allions pas là bas pour admirer la superbe galerie lumineuse de Fremont Street. Il a donc commencé à parler poker et à nous dire que lors de la journée précédente, il avait chargé deux clients cagoulés. "Un homme défait qui m'a assuré avoir perdu 100.000$ puis une jeune femme qui annonçait une perte de plus de 200.000$", nous-a-t-il expliqué avant de nous poser une devinette.

Cliff explique qu'il a chargé le Danois Peter Eastgate quelques jours après sa victoire lors du Main Event des WSOP 2008. Aujourd'hui détrôné par Joe "Luckbox" Cada, le jeune homme était devenu à cette occasion le plus jeune vainqueur de l'histoire. Eastgate est entré dans le taxi de notre chauffeur en compagnie de son manager. Ce dernier n'a pas arrêté de lui dire "connaissez-vous ce gars ?" puis trop content de lâcher qu'il trainait avec un winner, il a enchaîné en répétant à plusieurs reprises le montant des gains de son poulain (9.152.416$). Cliff vous annonce alors le prix de la course de Monsieur Eastgate : "10, 90$, un montant dont je me souviendrais toute ma vie". Il essaye ensuite de vous faire deviner le montant du pourboire laissé par la fine équipe...

Vous vous en doutiez, Peter Eastgate n'est pas Phil Ivey... Le Danois a en effet gratifié notre chauffeur d'un pourboire magique, digne des plus gros radins parisiens. Lui et son acolyte ont laissé un total royal de 12$ à notre ami chauffeur... soit 1,1$ de pourboire! Cliff "swear to god" que son histoire est véridique et quand vous descendez et que le compteur s'arrête à 12$, rien de mieux pour se la jouer Balla que de lâcher 3$ de plus. La vieille légende qui veut qu'un gars broke (ou pas) soit plus généreux qu'un millionnaire se vérifiant une fois de plus...

Me in Vegas, à lire :
Dernières heures à Vegas : Comment retourner le Caesars Palace
Doyle Brunson style in Vegas
Interview de Joe Cada et de Darvin Moon juste avant leur HU

Pictures by Dave Taylor, Pokerstarsblog

mardi 24 novembre 2009

Passez par la case Gaillon et retournez à l'école

Commencer le poker sans base ni aucune notion mathématique... Une idée brillante qui peut laisser des traces sur votre porte monnaie mais qui permet surtout de découvrir un jeu très ludique dans tout ce qu'il a de plus"adrénalinisant". Tout pousser au milieu et prier pour toucher... cette approche du poker n'est pas celle de l'Ecole Française de Poker comme j'ai pu m'en apercevoir à deux reprises dans le confortable cadre du Cercle Gaillon.

Grosse digression pour remercier Oriane Teysseire et son équipe pour la qualité de l'accueil et des macarons... Et non, je ne dis pas ça car j'ai terminé dans le top 3 du sit'n'go et ainsi obtenu ma carte pour la fin de l'année 2009...


Revenons à nos jetons. Je suis donc passé voir les deux initiations organisées par l'EFP avant et après l'énorme performance du joueur d'Everest Poker à Vegas, Antoine Saout. Il m'a semblé qu'il y avait un peu plus de journalistes pour cette deuxième session réservée à la presse... Illusion d'optique ou pas, j'ai à chaque fois passé un bon moment. Une partie du monde du poker semble avoir une dent contre François Montmirel, je dois dire qu'il fait preuve de pédagogie et le résultat est sans appel. A la fin de la session, plusieurs femmes journalistes venues en voyant surtout le négatif (addiction, risque financier...) sont reparties conquises [par le poker, pas par son bouc].

Bruno Louy, fondateur de l'EFP, nous a aussi sorti les grands mots pour défendre le poker. "Nous voulons convaincre que le poker n'est pas un jeu de hasard et que le législateur se trompe depuis 30 ans. Nous voulons convaincre que le poker de tournoi est un jeu d'oppposition avec des mathématiques, de la psychologie et de la stratégie", a-t-il expliqué avant d'avancer quelques chiffres sur le poker, "un phénomène sociologique profond plus qu'un effet de monde. Le poker ne rencontre pas de limite de sexe, de génération et on retrouve un spectre de joueurs très large. Il y a plus de 500 clubs associatifs en France, c'est une pratique de plus en plus banalisée". Mais le crédo du fondateur de la première pokerschool tricolore, c'est que "devenir un joueur gagnant, ca s'apprend". Je ne lui donne pas tord mais je préfère largement échanger avec mes amis joueurs plutôt que de payer une heure d'école...

Apprendre les bases avec un professeur est pourtant un bon départ et fait sûrement gagner du temps. La gestion financière étant un point clé au poker, séparer son argent du quotidien de son argent du poker est un principe de base et, comme dirait Bruno Louy, "il n'y a pas d'autres outils de prévention de l'addiction que l'apprentissage". Ce dernier revendique 13.000 membres dont aucun ne s'est broke [Là j'ai eu comme un doute...] et l'EFP peut donc vous aider à prendre la meilleure décision statistique et financière sans tenir compte du résultat des cartes. Elle dispose aussi d'un programme pour les joueurs plus avancés, le Master Class. Pour devenir un champion ?

mardi 17 novembre 2009

Betfair Challenge : C'est Fatal

Mardi débutait le nouveau challenge blog de Betfair. A la clé deux packages pour Vienne et un tournoi sympathique en plusieurs étapes. Une chose est sûre, il va falloir m'améliorer (et/ou chatter) pour espérer faire une bonne place. Félicitation à Mr4b qui remporte la première manche ! Même si je dévoile bien mon jeu, j'ai décidé de faire un CR très complet pour avoir vos conseils et commentaires. Ne soyez pas timide, si vous avez lu jusqu'à la fin, vous avez fait le plus dur !

Ma table de départ :
Moi (uhesitate), gugus59, shiva66, campbell95, habitrouge, Hultra, HarryErskin et Jeeby juste à ma gauche.

Niveau 1 [10-20]
De petite blinde sur la première main, je colle une relance à 75 avec KT à pique. Flop : K93, je checke/raise et mon adversaire lâche tandis que Shivah66 trouve la room "tiltante". J'enchaîne avec 99 et relance à 75. Un payeur sur un flop 63J. Je continue bet et il se couche.

Ensuite, je limpe AT et checke sur un bon flop (97A), tout comme mon adversaire. Turn et river 4, il pushe tout à la river après un check général au turn. Je le vois loin derrière mais j'hésite un peu avant de suivre. Je me paye tout de même le premier sortant de cette édition, Habitrouge qui détenait une paire de 8.

Dans le chat, ce dernier s'explique : "J'ai pas bluffé, juste un miss-click en multitabling, à la prochaine". Pas le temps de s'appesantir, je touche KK contre Hultra. il fera un bon fold au flop quand je lui reviendrais dessus. J'ai 4820 jetons et je suis toujours Chipleader.

Niveau 2 [15-30]
Je ne joue rien jusqu'à AQ en UTG ou je mise 105. Flop : T56, check - check. Turn : As, check - check et sur la brique river je mise la moitié du pot. Campbell95 se couche. J'ai encore trop mis je crois... [4910 jetons]

Je demande qui est qui et les adresses des différents blogs, Campbell95 répond : "jacky at minraise.com" et dans le même temps, je perds la tête au profit d'Aldanjah. Pour me mettre bien, je folde KJ après une relance UTG. C'est moi qui joue là ????

Arrive un coup où je touche JJ en grosse blinde. Il y a une relance à 135, payée deux fois. J'ai un gros stack, je veux pas jouer la main, je joue peu donc je pousse tout... c'est un fold général. Je passe à 5000. Dans la foulée, je jette KJ de petite blinde après une relance du bouton à 175.

Niveau 3 [25-50]
Retour des poubelles, c'est pas la joie. Je limpe une fois avec QJ et alors que je ne touche rien et perds la main, je repasse en tête du field. J'enchaîne avec un vol de blindes au CO avec 96.

Niveau 4 [50-100]
Je retourne K8 en grosse blinde. La petite blinde me relance et je colle. Sur un flop QT8, Vilain check. Je mise un peu moins de la moitié du pot et il lâche. [5195] Lol, je viens de m'apercevoir que j'avais touché mon 8 car j'ai pris des notes en mode automatique...

Ensuite, je m'enflamme et gaspille une bonne opportunité avec A6. UTG, je relance 240 et je suis suivis par Jeeby et Shiva. Le flop est parfait (AK6) mais je mise la moitié du pot et ils s'empressent de jeter. Arf...

Je décide donc d'attaquer pour la première fois la blinde de Jeeby. Je fais 240 avec 84, une main que j'aime bien et passe à 5875 jetons.

Lecorback, Mr4B et Aldanjah arrivent à la table. Ca chambre Celtictouch qui est déjà out.

Je profite du fait que Lecorback soit short pour limper avec 89 sur sa grosse blinde. SB complète et lorsque je mise 210 (pot de 300) sur le flop 66Q, je rafle tout. [5975]

Niveau 5 [75-150]
Il y a beaucoup plus de all-in. ToopokerAA en profite pour prendre la tête. Je folde A3s au bouton quand Shivah66 fait tapis pour 2000 et je passe en quatrième position. Nous sommes encore 14 et je n'ai pas su mettre la pression. Je subis alors que Mr4b fait une démonstration d'agressivité à la bulle. Il profite aussi d'une belle livraison, "un suicide", de Jeeby alors qu'il détient les Rois.

J'ai droit à un walk avec Q8, ensuite je m'excite avec A8 en SB alors que le bouton a limpé. Je fais 540 et HarryErskine en BB fait tapis pour la xeme fois depuis trop longtemps. Je me dis que son éventail de mains est très large et je le vois en combat de blindes [A la relecture, erreur manifeste puisque le bouton a limpé]. Je paye donc 1000 de plus et il dévoile AQ. Oops ! Pas de miracle et je retombe à 3778 [5/13].

Niveau 6 [100-200]
Je prends les blindes en relançant 550 UTG avec KT et nouveau walk, avec J2. Je folde KQ après un gros raise d'Aldanjah puis trouve KT en grosse blinde. Un short est à tapis mais HarryErskin est entré dans le coup. Je lâche. Le petit s'est envoyé en l'air au bon moment avec Q5 contre AJ (flop QQX). Je découvre ensuite 72 en SB et raise à 550 pour voler HarryErskin. Je crois qu'il va lâcher après s'être fait craquer au coup d'avant mais il colle puis bet le flop. Je dois passer. A la pause, j'ai encore 3318 jetons [8/13].

Niveau 7 [100-200 (20)]
Là je négocie clairement mal deux gros jeux de suite. Avec QQ, je fais sauter la bulle. Campbell95 a de la chance car le encore-plus short tombe sur la même main. Il marque donc deux petits points au général, deux points qui pourraient faire la différence... Pour ma part, je reviens à 4000.

Là, c'est le drame, nouveau sur le serveur, toujours sur le coup d'avant... Bim ! Encore paire de Dames. Je m'enflamme sur le bouton pour augmenter le bet et clique trop vite. Arg, ca s'arrête sur 750 ! Évidemment, je ne prends que les blindes. Énervé, j'assiste au 3bet de Shiva UTG. Je raise pour le mettre all-in avec mon A9s. Comme un oiseau.

Même erreur que face à HarryEsrkin plus tôt dans le tournoi et même sanction. Cette fois mon adversaire possède QQ. Pas de miracle, je perds ma course à l'As en faisant le poisson dans le chat. Il me reste 1197 jetons et je suis le dernier des dix survivants...

Nice End
Quelques secondes plus tard, alors que je suis de grosse blinde, mon gentil voisin de droite, Aldanjah me relance à tapis. Avec J8 de carreau, je me dis qu'au minimum mes cartes sont vivantes. Je colle et il retourne 83. Oui, un beau 73%/27% en ma faveur. Obvious, le 3 viens me crucifier. Pas de double-up, game over ! Pour moi ce soir, ce n'était pas Fat Aldanjah mais Fatal Danjah.



L'agenda du Betfair Challenge
17/11/2009 : NLHE – 2000 jetons-10 minutes [Mr4B, ToopokerAA, HarryErskin]
24/11/2009 : BLOG ! Classic PLO – 2000 jetons de départ / 10 minutes – [2e sortant avec flush QK de pique battu par flush A5 d'Aldanjah - Damn river !]
01/12/2009 : BLOG ! Mega Turbo NLHE – 500 jetons de départ / 2 minutes – 6 seater
08/12/2009 : BLOG ! Deep PLO – 5000 jetons de depart / 10 minutes – 6 seater
15/12/2009 : BLOG ! Classic NLHE – 2500 jetons de départ / 15 minutes – 9 seater
22/12/2009 : BLOG ! Short PLO – 1000 jetons de départ / 10 minutes – 9 seater
05/01/2010 : BLOG ! Deep Turbo PLO – 10 000 jetons de départ / 5 minutes – 6 seater
12/01/2010 : BLOG ! Deep NLHE 5000 jetons de départ / 15 minutes (rebuys de 1 centime illimité 1e heure) – Points multipliés par 2,5 pour le leaderboard final - 9 seater

Les points
1. 50 pts
2. 40 pts
3. 30 pts
4. 24 pts
5. 19 pts
6. 15 pts
7. 12 pts
8. 10 pts
9. 8 pts
10. 6 pts
11. 4 pts
12. 2 pts

dimanche 15 novembre 2009

Las Vegas : Trip report

De retour des USA, je me retrouve avec une montagne de petits moments à raconter. Que dire et comment ? Que passer sous silence ? Généralement, ce qui arrive à Las Vegas y reste, je ne vais pas déroger à la tradition. Je ne vous raconterais donc pas qui s'est broke à la roulette...

Mon trip report sera plus l'occasion de vous faire partager ma joie de jouer dans le même tournoi qu'Allen Cunningham (4e du ME 2006, plus de 10 millions de dollars gains en tournoi...) et de durer plus longtemps que lui ! Où même les quelques minutes passées à une table du Venetian avec un champion du monde de boxe. Sans parler d'Andy Bloch et d'une de ses accompagnatrices qui me dit m'avoir vu à la TV lors de la diffusion de la Table Finale du Main Event des WSOP 2009...

Après 8 jours très intenses où le jour et la nuit se sont mêlés pour former un espèce de rêve, comment le raconter ? Entre le day by day et quelques papiers contenants les meilleurs souvenirs, je suis toujours indécis...

Ne passez pas par la case broke !
Avant de prendre une décision sur le mode de narration, je vais parler finance et sauter de nombreux épisodes pour en arriver à mon dernier coup de poker à Vegas. Un coup qui a stoppé le jeu dans la salle du Caesars Palace pendant 30 minutes ! Voici donc mon bilan jeu pour ce passage à Sin City
- Machine à sous : + 35 dollars
- Roulette : +65 dollars
- Poker : -10 dollars

Un bon poker de tournoi mais pas de réussite
Je me retrouve au Caesars Palace pour ma dernière session avec l'idée de jouer un tournoi et de migrer au Mirage si je n'arrive pas à monter les jetons en CG. En débarquant dans cette room, ma bankroll jeu pour le voyage indique -700 dollars. Mon avion décolle dans 18 heures, il va falloir cravacher pour remonter. Je commence la rage au ventre... mais la tête froide. Presque 9 heures plus tard, j'ai joué deux tournois sans parvenir à entrer dans l'argent (17e sur 71 dans un turbo chatte donkament puis 39e sur 102 d'un 160 dollars avec un JJ all-in préflop callé par QQ sans miracle) et me retrouve à -920 dollars.

Option magique
Malgré un résultat net sans appel, le dernier tournoi m'a mis en confiance. J'entre donc sur la table n°1 du Caesars Palace avec 140 dollars. Les Blindes sont de 1-3 et j'attends le bon spot pour double up. Mon voisin de gauche et celui de droite ont de petits tapis mais jouent beaucoup de mains. Je m'arme de patience et aurais le plaisir de les destacker durant la nuit...

Sans faire un compte rendu exhaustif, je vais m'attarder sur la main qui va me lancer. Après de longues minutes de "foldage", je ne dévie pas de mon plan et ne limpe que le strict minimum. J'ai alors l'idée de poser mon premier Straddle de la soirée. UTG, cette option me permet de récupérer la possibilité d'agir en dernier. Il y a peu d'action jusqu'au bouton qui mise 15 dollars. Une relance plutôt disproportionnée par rapport à la normale où nous nous retrouvons souvent avec 2-3 joueurs pour un raise à 9-11 dollars.

Je vois donc le bouton en mission protection, une paire en main entre 88 et QQ. Me retrouvant seul à parler après le fold des Blindards, je retourne les Rois et pousse All-in. Il paye vite... Sa paire de Valets ne se transformera pas en brelan magique.

Dealer was too fast, too furious : Premier incident
Dès lors, je peux profiter de mon image pour agresser un peu plus et faire tomber mes deux voisins. Je rencontre des Anglais qui se font un tour du monde d'une année et qui se montrent très sympathiques. Le jeu se poursuit, un Coréen qui étudie à UNLV me permet de respirer à plusieurs reprises. Et il le faut, surtout sur les coups de 2 heures du mat' quand Todd vient dealer plus vite qu'Usain Bolt. Le gars met la pression à tous les joueurs pour accélérer et le jeu se dérègle.

Tilt momentané. De 300 je repasse à 160 et, en compagnie de 4 autres joueurs, je lui demande de ralentir la cadence dans les demandes de décision ultra-rapides qu'il nous bombarde. Il refuse et continue sur le même rythme jusqu'à ce que la contestation grandissante (hé mec, t'es la pour faire du rake mais laisse nous jouer !) attire le floor. Aaron me rappelle à l'ordre car je viens de comprendre que le dealer lui raconte que je l'insulte. Je m'explique et lui transcris l'état d'esprit de la moitié de la table en lui rappellant que je n'ai jamais, Ô grand jamais, insulté notre dealer. La question se règle quand Todd change de table. Je poursuis donc mon opération "monte les jetons jusqu'au petit matin" et reviens à jeu pour le séjour quelques minutes avant que les deux dernières 1-3 ne soient mixées.

Sur les coups de 5h30, je prends donc place à une nouvelle table (10 sièges, 7 joueurs). A peine arrivé, un yankee juste à ma gauche, me prend en grippe : il se décrit lui-même comme le "Mean American'. Autant dire que son chapeau de cow-boy lui va à ravir... Bref le monsieur aime me relancer dès que je ne fais que suivre dans un pot et une bataille psychologique s'organise. Elle va prendre fin dans la grosse confusion, sur les coups de 6 heures du mat'.

Dernière main à Vegas
Je découvre KQs' et limpe la blinde. Alors qu'il a la position sur moi, l'Américain poste 15. Il est payé par un joueur mexicain en petit blinde et quand la parole me revient, je poste 45 pour mettre le Mexicain à tapis et imprimer de la force dans son esprit.
Flop : Trois briques, je mise 55. Grosse réflexion de Mean American qui paye mourant.
Turn : Encore une brique. Je fixe mon adversaire et me résout à checker même si je le vois sur hauteur as. J'ai pas osé envoyer un gros deuxième barrel... il checke très rapidement.

River : On se regarde mutuellement pendant deux minutes et je finis par checker, trop peur de perdre gros si proche de la fin. Mean American enchaîne les cocktails et ne semble pas vouloir prendre de décision. Le dealer demande "clock". Il reste 60 secondes. Aaron, le floor, arrive et me fixe direct. Intérieurement, je me dis : pourquoi me regarder, j'ai déjà checké ?! Il décompte et à zéro le croupier s'avance pour bruler ma main. Je gueule plus vite qu'Estelle Denis et l'arrête avant que mes cartes disparaissent au fond du muck. Dans le même temps, Mean American jette ses cartes ! Ca devient confus.

Lorsque le dealer lui rend ses cartes, il dit que ce ne sont pas les bonnes et le ton monte direct. Je demande la video sachant que j'ai checké et que si une main doit être brulée, c'est celle de Mean American qui n'a pas vu qu'il devait annoncer une décision. Le floor est perdu et ne tranche pas, il nous demande de nous entendre ensemble. WTF ?! Il fait n'importe quoi car avec une simple question (did you check sir ?), je lui aurais dit que c'était à mon voisin de gauche de jouer, le coup se serait terminé normalement et je l'aurais probablement perdu à la hauteur. Mais, on dirait bien qu'il avait envie que ce soit moi qui soit sous la menace du "time"...

Je dis donc que c'est le far-west puisqu'il ne veut pas prendre de décision. Lui, il ne cesse de nous demander de nous entendre. Je sais que la vidéo me donnerait raison car non seulement j'ai annoncé mais en plus j'ai tapoté sans équivoque sur la table. De plus, la dernière joueuse explique qu'elle m'a vu et entendu checker. Le temps file, la tension ne tombe pas et le gars a tapis depuis le flop en rajoute une couche. Il demande carrément le tiers de tout ce qui est sur la table ! C'est le seul qui a découvert son jeu (AQ) et le problème n'avance plus.

Après de longues palabres (30 minutes en tout, la dernière 5-5 s'arrête et vient regarder ce qui se passe), on convient de partager le side pot en deux et le pot du gars à tapis en trois. Personne n'aura montré ses cartes au final, et si Mean American me parle de AK, j'ai du mal à y croire et penche pour un as mal accompagné qui n'a rien touché... Dans la foulée, je lâche 35 dollars au short qui était à tapis et me lève en ayant remboursé toutes mes pertes de Vegas. Pour ce qui est du poker, je suis à jeu. Mais bon, c'est pas à l'ACF ou à Wagram que l'on aurait vu ça ! [j'attends vos com' sur cette main, le fait que je ne dise rien alors que le floor me fixe puis le fait qu'il ne décide rien]

Puis, je vais voir le floor pour discuter. J'arrive à lui faire dire qu'il aurait du décider par lui même et ne pas nous laisser régler ça comme si on était dans un vulgaire home-game. Il convient aussi qu'il aurait du me demander clairement si j'avais joué car il n'a pas pensé une seconde que c'était le cow-boy bourré qui avait la main. Il lâche enfin que le dernier joueur ayant mucké, il aurait du me donner le side-pot. Bref ce séjour dans le Nevada se termine dans la confusion la plus totale. Mais, je ne me suis pas broke à Vegas...

Je quitte donc le Caesars Palace pour me reposer quelques heures. Je décolle vers Paris à 13H heure locale mais, revenant à la chambre à 7 heures, je vérifie par acquis de conscience et m'aperçois que je décolle à 9h30 ! Une dernière course contre la montre commence...

lundi 9 novembre 2009

WSOP 2009 : Cada et Moon, leurs réactions à 8 heures du HU


Joe Cada et Darvin Moon se sont montrés disponible à 8 heures de leur face à face pour le titre de Champion du Main Event des WSOP 2009. Ils ont aussi parlé du joueur Everest Poker, Antoine Saout. Morceaux choisis après cette rencontre au Rio .

Joe Cada : « La sortie d’Antoine, un truc de malade »
« Battre sa paire de Dames, c’était un truc de malade. Je joue de manière agressive en général et là j’étais réellement avec peu de jetons. Je l’ai suckout mais que puis-je dire d’autre que j’ai eu de la chance »
« Devenir le plus jeune vainqueur de l’histoire de ce tournoi serait un bonus mais le bracelet et l’argent sont plus importants »

Darvin Moon : « Antoine était le meilleur à la Table Finale »
« Je me fiche de gagner l’argent, quand je joue j’ignore ce paramètre. Je joue pour gagner. J’essaye d’être au top de ma table, pas de jouer contre le reste du field. Un tournoi ne se gagne pas au premier jour et je ne comprends pas ceux qui s’excitent sur un tournoi programmé sur 10 jours. Après sur ce genre de tournoi, il faut aussi de bonnes cartes»
« De l’expérience en HU ? J’ai gagné de l’argent »
« Antoine est un très bon joueur, il a été très malchanceux mais c’était le meilleur à la Table Finale »
« La livraison sur J2 d’Antoine ? (sourire) Ca montre à quel point je ne sais pas jouer mais j’apprends à chaque main. Que dire, je croyais être devant et ce n’était pas le cas »
« J’ai très bien dormi hier soir»
« Sur le pot assez gros où je folde après un dernier raise de 6 millions, j’ai QK et je sens que je suis drawing dead. J’ai décidé de ne pas l’enrichir plus et de lui donner des jetons. Tout le monde dit que j’aurais du suivre mais je ne crois pas»
« Un deal ? Pas moyen, pas de deal, je ne connais personne à une table de poker »
« Je n’avais jamais fait d’interview avant le WSOP mais je deviens plus confortable dans cet exercice »
« Un sponsor online, avez-vous eu des offres ? Je ne parle pas de cela (sourire)»

Bravo à Joe Cada pour sa victoire, il n'a pas gaspillé le badbeat infligé à Antoine Saout...


Propos recueillis par Matthieu Sustrac à Las Vegas
L'utilisation des photos sans autorisation de l'auteur ou la citation de l'adresse du blog peut vous amener une damnation éternelle et un PV des Chinois du FBI.

dimanche 8 novembre 2009

All in Vegas with sick Saout

Vendredi, 9 heures.
Sac fait à l’arrache, réveil difficile. Arrivée à Roissy CDG 2 heures avant le décollage pour les formalités. Je dors déjà debout mais rien de particulier à signaler… si ce n’est que j’ai de la chance. Je me suis enregistré sur le net et me retrouve seul avec un siège de rab pour déplier ma carcasse. Je vais pouvoir prendre mes aises durant le vol qui dure… dure, dure et dure encore. 196 pages, 1 film, 1 épisode de How I Met Your Mother, 1 meal auquel je ne touche pratiquement pas, 1 sandwich et des dizaines de verres d’eau plus tard, la descente vers Philadelphie s’amorce. Enfin.

Passage de la douane, check-in pour le prochain vol pour Las Vegas, tout se passe bien même si Mister Officer me demande ce que fait cette feuille longue OCB dans mon passeport. Je fais le gars qui don’t understand et ça passe. Une prise d’empreinte des dix doigts plus tard, je peux franchir la ligne jaune. Je débarque enfin sur le sol US et entre les odeurs de junk-food, les affiches de films tournés dans la ville (Rocky, The Village…) et les petites voiturettes pour transporter Big Guys, je sens que c’est un autre monde, le nouveau monde !

Je fais un peu de change, me ballade sans trouver d’endroit pour fumer une clope et après un Frozen chocolate Donut en hommage à Homer Simpson, il est temps d’embarquer pour Vegas. Après 13 heures de voyage, il en reste presque 6 mais comme j’ai encore check-in à la maison, et que j’ai lâché 15 dollars de plus, je sais que j’ai un bon siège. Good beat, je suis seul dans une rangée de trois sièges. Je vais pouvoir m’avachir comme une loque alors que le reste de l’appareil est blindé. C’est Friday night, les Ricains vont gambler à Sin City !

Ivey can smile
J’essaye tant bien que mal de dormir mais le sommeil ne vient pas. Je dévore un super article du magazine ESPN sur Phil Ivey (Je vous le traduirais en revenant à Paris, c’est promis). Le journaliste Chad Millan a suivi le maître durant trois jours entiers. Il est tout penaud de lui avoir fait perdre 240000 dollars au Craps mais surtout, il a vu l’Américain sourire à plusieurs reprises. Une superbe photo le prouve. Nous aurons aussi la chance de voir Phil toutes dents dehors, samedi lors de la présentation de la Table Finale…

Welcome in Vegas
On arrive enfin dans le Nevada et la nuit noire laisse place à un sol hyper-lumineux. Il est 20 heures, local time, et je touche au but. Les lumières brillent, brillent, brillent. La procédure de sortie de Vegas est légère, on peut jouer avant de récupérer ses bagages et je retrouve Samuel qui arrive de Charlotte. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre le troisième larron, direction la soirée privée d’Everest au dernier étage du Caesars Palace ! Open Bar évidemment… Je croise Kinshu, Xewod mais aussi Annette Oberstad qui est venue dire bonjour et visiter une énorme suite, la suite où a séjourné Barack Obama. C’est magnifique, plein de luxe, on est sur le toit de l’hôtel au 69e étage mais on ne s’attarde pas vraiment.

Gomble !
On redescend pour commencer à gambler, direction The Mirage. On n’y arrivera jamais. Un peu de roulette, je pose 5 dollars pour mon pote Charles resté à Paris. Tout sur le rouge ! Comme on a dit ! Et ca passe. Une fois, deux fois, trois fois… bref, je passe de 5 à 25 dollars tandis que Samuel touche La roue de la Fortune, il transforme deux dollars en 20 dollars et on s’arrache. On arrive devant l’entrée et, là, on recroise Everest et toute sa caravane d’invités. Ils attendent une Limousine pour le Voodoo, une boîte du Rio. C’est silicone à gogo et gros maquillage à la truelle mais on fait quelques rencontres marrantes. L’ascenseur donne directement sur le vide, c’est assez impressionnant mais on ne s’éternise pas. Nous sommes morts de fatigue et il faut rester en mouvement pour tenir la distance.

Brunson style !
Retour au Rio pour un petit peu de Cash-Game. Il est minuit 20 et je n’ai plus les yeux en face des trous. Je rentre avec 80 dollars sur une table à 1-3 et je touche pas mal. AQ – TT – AA – 55 et mes relances sont bien respectées. Il y a deux oiseaux à la table et une heure plus tard, je triple sur un coup de folie. JS veut rentrer et je lui annonce dernier coup. Je découvre KQ en fin de parole mais je ne touche pas. Pas le temps de se lever que la dealeuse me sert T2 à carreau. Je décide de gambler et paye la blinde en fin de parole.
Flop : 345, tout le monde checke et je mise 15. Il n’y a qu’un seul payeur.
Turn : Q de carreau avec donc deux carreaux sur le board. Mon adversaire fait 30 dollars et je décide d’envoyer la boîte avec mon tirage flush et quinte par les deux bouts. Il tangue puis décide de suivre.
Moi : « nice call »
River : K de trèfle
Je montre mon jeu et me lève, destacké. Vilain retourne alors 96 pour un jeu encore plus pourri que le mien. Le pot est pour moi !
La croupière : « C’est incroyable » (en Français !)
Moi : « French Style » et je me lève après cette dernière main Brunsonesque.

On se couchera finalement à trois heures du mat’, le truc irréel c’est qu’on s’est levé à 6h30 ! Il mettent un truc qui t’empêche de dormir dans la clim’ de la chambre ?!

Bilan de la soirée
- roulette, de 5 à 25 dollars
- poker, de 80 à 257 dollars
- bénéfice de 197 dollars

To be continued...

Update : sick ambiance pour cette journée de Table Finale de samedi, les Français sont chauds. On essaye d’encourager du mieux que l’on peux et, nous, on n’a pas sifflé quand l’hymne Us a été joué… Antoine est quatrième pour le dinner-break alors qu’il reste 7 joueurs, la nuit s’annonce longue !

Update : Saout big, il fait tapis sur un baby flop avec deux coeurs. Beigleter call avec une petite paire, AS avec Ak à coeur, Turn, un coeur, les frenchies explosent; Saout CL !

Update : Saout victime d'un terrible bad-beat (QQ vs 22) puis perdant d'un coin avec 88 vs AK avec un K rivière, contre Joe Cada le chattard (qui a quand même bien joué en étant short toute la journée). Le Français de la room Everest Poker termine troisième, c'est grand mais ici à Vegas, la déception est énorme.That's poker mais que c'est cruel pour le meilleur joueur d'une journée qui s'est étirée sur 18 heures. Un résumé le plus vite possible mais bon le coeur n'y est pas...

vendredi 6 novembre 2009

Top départ pour Las Vegas

Depuis des mois je saoule mes potes pour partir à Las Vegas. A chaque tentative, un moralisateur (qui n'était même pas convié) m'exhorte à ne pas partir "gaspiller" mon argent dans le désert du Nevada. Il freine aussi la bande...

En aout, à trois semaines du départ, un petit pépin de santé a retardé ce gamble trip mais, cette fois, l'appel du soleil et du jeu ont été trop forts. Je me suis donc envolé ce vendredi, direction Vegas. Mon but : supporter Antoine Saout au Rio et m'éclater pendant une petite semaine.

J'ai prévu (grâce à cette merveilleuse page) un budget tournoi de 770 $ (518 Euros) pour 4 événements.
- Le 145$ (10.000 jetons - 30 minutes) du Binion's.
- Le 200$ (12.500 jetons - 30 minutes) du Caesars palace
- Le 175$ (10.000 jetons - 30 minutes) du Venetian
- Le 250$ (20.000 jetons - 30 minutes) du Wynn

La ville de tous les rêves et de toutes les déchéances est à 16 heures de Paris, le périple s'annonce donc homérique. Je compte prendre des photos et des notes sur mes impressions avec un calepin à l'ancienne mais je posterais des USA autant que possible. En espérant que le voyage mettra sur ma route quelques anecdotes et autres pépites...

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PS : Toutes mes excuses à PokeraLille et particulièrement à Xavier - CelticTouch. Je vous pose un lapin pour mon premier tournoi live avec l'association prévu ce week-end mais Vegas était trop tentant... Next time !

mardi 3 novembre 2009

Betfair : Blog challenge is back

Cet été, j'ai suivi le Heads-Up Challenge Free Million Dollar Game de loin. Cet hiver j'y participe. Etienne Do lance une nouvelle compétition pour faire le Buzz de Betfair et ses arguments sonnent à mon oreille comme une douce musique. Le prize-pool de la compétition est un poil moins alléchant mais il y a tout de même un trip possible à Vienne. Mais, plus que ces deux packages (cumulables) à 750€, c'est le ton de l'invitation qui emporte tout sur son passage. Voici donc quelques extraits du mail envoyé par un organisateur qui ne se prend pas au sérieux et montre son sens de l'humour.

Bonjour à tous!
[...] J’ai décidé de remettre le couvert car c’est dans les vieux blogs qu’on fait les meilleures confitures.
[...] Je vous propose cette fois ci de partir à Vienne. Pas le département malheureusement, mais bien la capitale de l’Autriche, le pays de Mozart (le Michael Jackson de l’époque).
[...] Ceux qui n’ont pas joué le jeu la première fois et qui n’arrivent plus a trouver le sommeil depuis auront ici une chance de se rattraper.
[...] Il y aura du classique, du bon vieux deepstack des familles, du Omaha, de la boucherie super turbo unlimited rebuy, du short-handed, etc.

Pour une valse à Vienne
Autant dire que j'ai été séduit et que je vais tenter de décrocher ma place pour le Betfair Poker Open deepstack (50000€ garantis) qui se déroulera du 19 au 21 février 2010. Je fais mon entrée dans la compétition grâce au parrainage de CelticTouch qui devrait introduire quelques autres membres de la blogosphère dédiée au poker. Pour nous départager, un classement général sera établi grâce aux performances hebdomadaires de chacun dans une Ligue de freerolls. Le vainqueur emportera le premier package. Durant chaque freeroll, il sera possible de gagner quelques tickets satellites mais il y a donc un deuxième effet KissCool : le Top 8 de la Ligue aura la possibilité de participer à des play-offs afin de gagner l'ultime package mis en jeu. J'arrive André !