De retour des USA, je me retrouve avec une montagne de petits moments à raconter. Que dire et comment ? Que passer sous silence ? Généralement, ce qui arrive à Las Vegas y reste, je ne vais pas déroger à la tradition. Je ne vous raconterais donc pas qui s'est broke à la roulette...
Mon trip report sera plus l'occasion de vous faire partager ma joie de jouer dans le même tournoi qu'Allen Cunningham (4e du ME 2006, plus de 10 millions de dollars gains en tournoi...) et de durer plus longtemps que lui ! Où même les quelques minutes passées à une table du Venetian avec un champion du monde de boxe. Sans parler d'Andy Bloch et d'une de ses accompagnatrices qui me dit m'avoir vu à la TV lors de la diffusion de la Table Finale du Main Event des WSOP 2009...
Après 8 jours très intenses où le jour et la nuit se sont mêlés pour former un espèce de rêve, comment le raconter ? Entre le day by day et quelques papiers contenants les meilleurs souvenirs, je suis toujours indécis...
Ne passez pas par la case broke !
Avant de prendre une décision sur le mode de narration, je vais parler finance et sauter de nombreux épisodes pour en arriver à mon dernier coup de poker à Vegas. Un coup qui a stoppé le jeu dans la salle du Caesars Palace pendant 30 minutes ! Voici donc mon bilan jeu pour ce passage à Sin City
- Machine à sous : + 35 dollars
- Roulette : +65 dollars
- Poker : -10 dollars
Un bon poker de tournoi mais pas de réussite
Je me retrouve au Caesars Palace pour ma dernière session avec l'idée de jouer un tournoi et de migrer au Mirage si je n'arrive pas à monter les jetons en CG. En débarquant dans cette room, ma bankroll jeu pour le voyage indique -700 dollars. Mon avion décolle dans 18 heures, il va falloir cravacher pour remonter. Je commence la rage au ventre... mais la tête froide. Presque 9 heures plus tard, j'ai joué deux tournois sans parvenir à entrer dans l'argent (17e sur 71 dans un turbo chatte donkament puis 39e sur 102 d'un 160 dollars avec un JJ all-in préflop callé par QQ sans miracle) et me retrouve à -920 dollars.
Option magique
Malgré un résultat net sans appel, le dernier tournoi m'a mis en confiance. J'entre donc sur la table n°1 du Caesars Palace avec 140 dollars. Les Blindes sont de 1-3 et j'attends le bon spot pour double up. Mon voisin de gauche et celui de droite ont de petits tapis mais jouent beaucoup de mains. Je m'arme de patience et aurais le plaisir de les destacker durant la nuit...
Sans faire un compte rendu exhaustif, je vais m'attarder sur la main qui va me lancer. Après de longues minutes de "foldage", je ne dévie pas de mon plan et ne limpe que le strict minimum. J'ai alors l'idée de poser mon premier Straddle de la soirée. UTG, cette option me permet de récupérer la possibilité d'agir en dernier. Il y a peu d'action jusqu'au bouton qui mise 15 dollars. Une relance plutôt disproportionnée par rapport à la normale où nous nous retrouvons souvent avec 2-3 joueurs pour un raise à 9-11 dollars.
Je vois donc le bouton en mission protection, une paire en main entre 88 et QQ. Me retrouvant seul à parler après le fold des Blindards, je retourne les Rois et pousse All-in. Il paye vite... Sa paire de Valets ne se transformera pas en brelan magique.
Dealer was too fast, too furious : Premier incident
Dès lors, je peux profiter de mon image pour agresser un peu plus et faire tomber mes deux voisins. Je rencontre des Anglais qui se font un tour du monde d'une année et qui se montrent très sympathiques. Le jeu se poursuit, un Coréen qui étudie à UNLV me permet de respirer à plusieurs reprises. Et il le faut, surtout sur les coups de 2 heures du mat' quand Todd vient dealer plus vite qu'Usain Bolt. Le gars met la pression à tous les joueurs pour accélérer et le jeu se dérègle.
Tilt momentané. De 300 je repasse à 160 et, en compagnie de 4 autres joueurs, je lui demande de ralentir la cadence dans les demandes de décision ultra-rapides qu'il nous bombarde. Il refuse et continue sur le même rythme jusqu'à ce que la contestation grandissante (hé mec, t'es la pour faire du rake mais laisse nous jouer !) attire le floor. Aaron me rappelle à l'ordre car je viens de comprendre que le dealer lui raconte que je l'insulte. Je m'explique et lui transcris l'état d'esprit de la moitié de la table en lui rappellant que je n'ai jamais, Ô grand jamais, insulté notre dealer. La question se règle quand Todd change de table. Je poursuis donc mon opération "monte les jetons jusqu'au petit matin" et reviens à jeu pour le séjour quelques minutes avant que les deux dernières 1-3 ne soient mixées.
Sur les coups de 5h30, je prends donc place à une nouvelle table (10 sièges, 7 joueurs). A peine arrivé, un yankee juste à ma gauche, me prend en grippe : il se décrit lui-même comme le "Mean American'. Autant dire que son chapeau de cow-boy lui va à ravir... Bref le monsieur aime me relancer dès que je ne fais que suivre dans un pot et une bataille psychologique s'organise. Elle va prendre fin dans la grosse confusion, sur les coups de 6 heures du mat'.
Dernière main à Vegas
Je découvre KQs' et limpe la blinde. Alors qu'il a la position sur moi, l'Américain poste 15. Il est payé par un joueur mexicain en petit blinde et quand la parole me revient, je poste 45 pour mettre le Mexicain à tapis et imprimer de la force dans son esprit.
Flop : Trois briques, je mise 55. Grosse réflexion de Mean American qui paye mourant.
Turn : Encore une brique. Je fixe mon adversaire et me résout à checker même si je le vois sur hauteur as. J'ai pas osé envoyer un gros deuxième barrel... il checke très rapidement.
River : On se regarde mutuellement pendant deux minutes et je finis par checker, trop peur de perdre gros si proche de la fin. Mean American enchaîne les cocktails et ne semble pas vouloir prendre de décision. Le dealer demande "clock". Il reste 60 secondes. Aaron, le floor, arrive et me fixe direct. Intérieurement, je me dis : pourquoi me regarder, j'ai déjà checké ?! Il décompte et à zéro le croupier s'avance pour bruler ma main. Je gueule plus vite qu'Estelle Denis et l'arrête avant que mes cartes disparaissent au fond du muck. Dans le même temps, Mean American jette ses cartes ! Ca devient confus.
Lorsque le dealer lui rend ses cartes, il dit que ce ne sont pas les bonnes et le ton monte direct. Je demande la video sachant que j'ai checké et que si une main doit être brulée, c'est celle de Mean American qui n'a pas vu qu'il devait annoncer une décision. Le floor est perdu et ne tranche pas, il nous demande de nous entendre ensemble. WTF ?! Il fait n'importe quoi car avec une simple question (did you check sir ?), je lui aurais dit que c'était à mon voisin de gauche de jouer, le coup se serait terminé normalement et je l'aurais probablement perdu à la hauteur. Mais, on dirait bien qu'il avait envie que ce soit moi qui soit sous la menace du "time"...
Je dis donc que c'est le far-west puisqu'il ne veut pas prendre de décision. Lui, il ne cesse de nous demander de nous entendre. Je sais que la vidéo me donnerait raison car non seulement j'ai annoncé mais en plus j'ai tapoté sans équivoque sur la table. De plus, la dernière joueuse explique qu'elle m'a vu et entendu checker. Le temps file, la tension ne tombe pas et le gars a tapis depuis le flop en rajoute une couche. Il demande carrément le tiers de tout ce qui est sur la table ! C'est le seul qui a découvert son jeu (AQ) et le problème n'avance plus.
Après de longues palabres (30 minutes en tout, la dernière 5-5 s'arrête et vient regarder ce qui se passe), on convient de partager le side pot en deux et le pot du gars à tapis en trois. Personne n'aura montré ses cartes au final, et si Mean American me parle de AK, j'ai du mal à y croire et penche pour un as mal accompagné qui n'a rien touché... Dans la foulée, je lâche 35 dollars au short qui était à tapis et me lève en ayant remboursé toutes mes pertes de Vegas. Pour ce qui est du poker, je suis à jeu. Mais bon, c'est pas à l'ACF ou à Wagram que l'on aurait vu ça ! [j'attends vos com' sur cette main, le fait que je ne dise rien alors que le floor me fixe puis le fait qu'il ne décide rien]
Puis, je vais voir le floor pour discuter. J'arrive à lui faire dire qu'il aurait du décider par lui même et ne pas nous laisser régler ça comme si on était dans un vulgaire home-game. Il convient aussi qu'il aurait du me demander clairement si j'avais joué car il n'a pas pensé une seconde que c'était le cow-boy bourré qui avait la main. Il lâche enfin que le dernier joueur ayant mucké, il aurait du me donner le side-pot. Bref ce séjour dans le Nevada se termine dans la confusion la plus totale. Mais, je ne me suis pas broke à Vegas...
Je quitte donc le Caesars Palace pour me reposer quelques heures. Je décolle vers Paris à 13H heure locale mais, revenant à la chambre à 7 heures, je vérifie par acquis de conscience et m'aperçois que je décolle à 9h30 ! Une dernière course contre la montre commence...
dimanche 15 novembre 2009
Las Vegas : Trip report
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5 commentaires:
tu me fais déjà rêver, moi qui doit aller à vegas en fevrier ...
concernant ta dernière main, elle est sujette à une grande discussiuon :) :
- tu as eu une très bonne lecture du jeu puis que ce ricain est resté perplexe devant tes mises
- tu as eu de la chance qu'il soit un peu bourré, puisque tu t'es condamné avec ton check ... je crois qu'en misant fort à la river, il se couche et tu gagne l'extérieur... je crois qu'il avait peur (il te mettait sur au moins 2 pairs et estimait qu'un arrachage de sa part serait inutile).
- l'attitude du floor me déçoit .. voir ca à vegas est inimaginable pour moi !!! .. je suis sur qu'à l'ACF, meme à clichy, tu gagnes le coup sans discussion.
j'attends la suite de ton séjour ..
p.s : je compte y aller en février .. si tu as des conseils : elyes-bouzgarrou@planet.tn
eh ben, quelles aventures !
Je me suis régalé de tes dernières lignes à Vegas, et bien content que tu ne sois pas Broke à Sin City.
Concernant le litige, c'est comme tu dis le Far west...
On se prévoit un truc rapidement pour un débriefing du best trip of my life avec vous les cocos!
Hum, très intéressant CR Matthieu,
mais tout de même, une remarque:
où sont les informations sur le soda?
Peut-on réellement vous croire quand vous dites que vous êtes allé aux US
ET QUE VOUS NE PARLEZ PAS DE SODA?
ps: non, j'étais à vegas en août, pour trois semaines, et j'ai énormément, ENORMEMENT de retard sur les reports...
moi mix coke diet coke. On etait au Rio, un hotel Pepsi, donc j'ai trahi à plusieurs reprises... Sinon water en debut de soiree et quand tu as du stack cocktails :)
A propos de soda, j'adore les punchlines have it your way sur les gobelets des Burger King
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