Samedi soir dans le Triangle d'Or à Paris, le service se termine au restaurant El Mansour... Invité régulier de ce succulent restaurant d'inspiration marocaine, je suis passé de l'autre côté. Le gérant a besoin d'un coup de main et j'ai donc passé le costard pour l'aider. Quand on me connaît, on mesure la portée de l'exploit.
Dimanche - 2h du matin
Petit apéro de fin du service. J'ai pris quelques shots d'alcool de figue quand je téléphone à plusieurs potes. Ils me répondent le même truc : "Je suis déchiré, je rentre". Bref je suis comme un couillon et histoire de pas aller me coucher tout de suite, je décide de faire un tour à l'Aviation Club de France. Temps d'attente minimum et à 3 heures moins 20, je suis à une 100 dans le couloir.
Première visite l'ACF durant la saturday night fever... et, à mon avis, j'arrive après la bataille. Que de limpeurs, je suis le mouvement comme un déglingo. 82 à pique pour 12, J4 à coeur pour 24... Je paye tout. Les joueurs sont néanmoins serrés et sérieux dans leur relance après l'étalage du flop. Enfin c'est ce que je crois... J'ai déjà bien entamé mon stack de départ quand j'entrevois la lumière. Option à 8, trois payeurs et la parole me revient en petite blinde. Je découvre une paire de 8 et je mise le pot pour 40. Un vieux de la vieille me colle en fin de parole. Il vient de demander au voiturier qu'on lui avance sa voiture et dans ma tête, j'enclenche le mode "je flippe".
Bluff ?
Le flop arrive (XXT) et je me lance dans le vide. Je mise 60 et il call rapidement. La turn est un 9 qui amène un tirage carreau et je tergiverse. Ok je checke. Mon adversaire en profite et mise 130. Impossible de payer, je le sens bien mais il y a tellement de chose qui me battent que je n'écoute pas mon intuition. Je passe, il montre 56 pour rien tirage rien. J'encaisse sans rien dire mais le tilt monte.
J'essaye de me concentrer sur autre chose et je me souviens que j'ai commandé un Coca et un café dès mon arrivée à la table. Les valets, toujours seyants dans leur veste orange, passent à tour de rôle et, entre celui qui dit qu'il va revenir ou celui qui fait style qu'il n'entend pas, j'attends toujours... Ma première cave est expédiée en 42 minutes et je me retrouve à -200, sans liquide. Une Carte Bleue plus tard, je suis de nouveau à la table, toujours sans coca.
Au bout de 45 minutes, j'interpelle un serveur de manière peu charitable. Mon "allo?!" est de trop mais passer trois fois de suite en me disant d'attendre 5 minutes sans jamais revenir ne se fait pas non plus. Bref, je m'envoie en l'air sur un tirage couleur qui ne rentre pas après m'être pris une vieille doublette river quelques minutes plus tôt. Il est 4 heures et des bananes, je suis bien conscient d'avoir tenté l'horreur, tout ça pour enrichir mes adversaires...
Tomber... recommencer...
Je décide donc de repartir pour une troisième cave à 200, bien décidé à ne pas la lâcher en un quart d'heure comme la précédente. Bref je joue serré, ne limpe plus tout et n'importe quoi. Plusieurs fois j'isole un joueur asiatique gambler qui n'hésite pas à relancer avec des poubelles. Je vais lui prendre quelques euros mais surtout je vais réussir à faire payer un autre gars son tirage couleur très cher. "Tu comprends, j'avais tirage max"...
Je n'ai toujours pas mon coca. Je me lève donc et vais directement au lobby des serveurs. Là, mister D me reconnaît et s'excuse de m'avoir oublié. Il est sincère, me lâche une boisson et je lui lâche un pourboire. Un de ses acolytes entre dans le jeu en me disant que ça fait 7 heures qu'il travaille, qu'il court partout. Bref, qu'un oubli c'est pas grave... [tout à fait quand on s'excuse avec le sourire sans se la jouer, je suis malheureux et fatigué alors que je ramasse énorme niveau pourboire].
Nous n'avons pas les mêmes valeurs
Tilt direct de nouveau et je tente donc de lui faire comprendre que je connais bien son problème, ayant bossé dans la restauration, secteur pas facile. Il me réplique alors, "on ne fait surement pas le même métier" [remember, je suis en costard]. Je renonce à lui expliquer ma vie et le fait que j'ai bossé des années comme serveur pour un traiteur et que si je suis sapé comme un pingouin à ce moment précis, c'est pour servir les gens qui payent...
Carton rouge donc pour le service de ce week-end là et je repars à ma table. Upset. Mes deux caves perdues et ce serveur qui étale ses problèmes de boulot aboutissent à un carambolage. J'expédie l'eau de mon voisin sur le sol ma pas une goutte ne s'échappe de la bouteille ! Pas de verre cassé, l'oeil n'est plus sur moi... le jeu reprend.
Dernier rush
Un cagoulé de la 250 vient perdre ses derniers 200, un spécialiste du tournoi vient faire quelques orbites et me chambre sur ma chemise en me disant qu'il ne m'avait pas vu depuis longtemps. Il se souvient de moi car il m'a pris quelques beaux pots sur des flashs à la 2-2... je lui réponds que j'ai fait péter le budget pour mon unique chemise. Bref on se retrouve à 5, on ne fait plus que parler. C'est lent.
Trop lent. Notre table est cassée. 550 euros devant moi et négatif de 50 euros, je décide de rester et d'aller voir à quoi ressemble l'autre table. Le shoot va s'avérer concluant... et je pars avec le gros sourire sur les coups de 6 heures du matin.
Le faignant
Réveil en fanfare à 11 heures. Bouche pateuse et paupières fermées, mes lèvres balbutient une réponse à mon pote Martin qui m'apprend que Buz nous lâche. Le faignant reste dans son lit et ne nous accompagne pas pour disputer un tournoi hors de Paris. Départ vers Creil, à une heure de route de la capitale. J'ai l'adresse, Martin à le GPS. On trouve facilement et une fois l'inscription réglée, on débusque un Quick où les joueurs du tournoi se repèrent à des kilomètres.
Bon début
Le tournoi [10k jetons (120 joueurs - 30e BI)] débute avec 30 minutes de retard. Sur la troisième main, je relance les Rois... tout le monde se couche. Quelques mises en position et CB me permettent d'émarger à 12000 durant de longues minutes puis une couleur me permet de prendre encore quelques jetons. Juste avant la pause, je colle une relance avec les 3. Je touche mon brelan direct, pas le temps de trembler. A la fin du coup, je passe à 17000. Table plutôt serrée, j'ai une bonne image et je dois avoir le plus gros stack. Nous jouons depuis 1h40 et c'est donc le premier break.
Les sommets
Retour et j'agresse direct la grosse blinde en relançant avec A4 pareillé. J'ai pris l'ascendant sur ce joueur et je vais monter à 27k dès ce premier coup. Bref, je suis à l'aise et je vais tracer ma route pendant quelques temps. Je rentabilise les grosses mains et je décourage les petits stack. Problème, la structure accélère et nous sommes encore 25 quand les organisateurs décident de faire passer les tables en short-handed. Je m'en sors bien et je vais passer la barre des 100k alors que nous ne sommes plus que 19. A ce moment là, je dois émarger en 5-6e position. Et puis arrive le coup fatidique.
La chute
Nous sommes donc 6 à la tables et l'ex-gros stack est passé à 60k après un rush mal maîtrisé. Il attaque ma grosse blinde [6k] à 24k. Je le pousse à tapis avec les As... il a une poubelle [68o] et une quinte de l'espace sors à la rivière. Bam, down à 40k. Je sors après 5 heures de jeu quelques mains plus tard. Ça par préflop, mon KJs est atomisé par KT qui touche... Busto en 17e place, même pas ITM. Martin a devancé un peu plus de la moitié du field après une après midi car-dead.
Début de retour maussade, la fatigue me revient en pleine face. La nuit d'avant, la concentration pour un tournoi où tout est finalement parti en vrille... heureusement, il y a la radio locale qui offre 50 litres d'essence (!). Il ya quelques mois encore, c'était des voyages au soleil... Qui a dit que la crise était derrière nous ? On explose de rire avec mon pilote et je me transforme en Daniel Elena. Après quelques tubes bien rétro de la bande FM, c'est tout de même avec le sentiment d'avoir passer un bon après midi que l'on entre dans Paris. Demain, c'est lundi...
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2 commentaires:
sympa le CR !
tx eiffel, heureusement que tu es la pour laisser du com :)
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