La place gagnante de la table 10 lors de l'édition lilloise du France Poker Tour, c'était la 8. Malheureusement pour moi, j'étais à la 7. Pascal le Pompier du 60 en est fort aise. Sur les coups de 19 heures, dimanche, il obtenait son ticket à 1000 euros pour la finale à l'Aviation Club de France. Flash-back.
Vendredi soir à 21 heures, je démarre le freeroll de Xewod sur FullTilt. 2500 joueurs au départ, c'est la cohue. Des squatteurs de free font n'importe quoi et ne participent même pas au classement général. Je joue bien (premium only et pp qui font set) et passe entre les gouttes. Un pote se pointe chez moi et entre son arrivée à l'interphone et le moment où il pousse la porte, j'ai pris le commandement du field. Je vais tenir trois heures avant de m'effondrer avec deux coin-flips perdus avec AK coup sur coup. Je termine 40e pour 53 centimes et surtout des points pour les Xewolls. Je me dis surtout que j'ai bien gaspillé mon réservoir de chance.
Samedi, je me réveille dans les temps mais je traînasse et doit finalement prendre des risques inconsidérés pour chopper le train Gare du Nord. J'arrive sur le quai moins de 120 secondes avant le départ puis somnole pendant une heure en première classe (Prem's inside).
Arrivée à Lille à 9h32. Un ch'ti café dans un bar et je descends dans le Métro. Direction Washequal-pavé de Lille, la station soit disant à un kilomètres du lieu du tournoi selon un gars du ClubPoker. En préparant l'article je m'aperçois que Melja59 donnait le bon chemin quelques posts plus haut... cela je ne l'apprendrais qu'après une marche de galérien dans la ZI de la Pilaterie.
Perdu, je demande mon chemin et personne ne voit de quoi je parle comme je l'expliquais dans mon post sur la superbe ambiance de PokeraLille. Bref, je me débrouille pour arriver après avoir fait la connaissance de Thomas dans les rues de Marc-en-Baroeul. Venu de Saint Omer, il a lui aussi lutté pour trouver.
On s'enregistre, je prends quelques photos de la salle du FPT. L'attente commence, la partie débute dans un peu moins de deux heures. Je fais la connaissance de Juloker ou de Celtictouch qui va sauver l'organisation. Le staff a zappé les boutons dealer et la boutique de la ville n'en a que trois en stock ! Xavier et PokeraLille vont en fournir 16 qui ne seront mis en service que pour les dernières tables.
Il est temps d'aller se poser à son siège. J'arrive à une table où il n'y a que des hommes et pas de Winamax pro. Tristan Clémençon va se faire sortir dès le deuxième niveau en partant à tapis avec une top paire bien accompagnée face à une paire de 10 en main qui touche brelan river. Davidi Kitai ne franchira pas le Day 1 non plus. Pour ma part j'ai décidé de commencer tranquillement.
Niveau 5-10
- On ne se refait pas et avec AQ UTG, je raise à 30. Il y a quatre payeurs. Flop AXX avec 2 coeurs. La SB fait 100, je prends un risque en ne faisant que caller. Un seul foldeur. La turn est une brique et SB repose 100. Je raise à 300 et il jette.
- K4 au bouton, je limpe comme un fish. Flop 552 et une farandole de check jusqu'à moi. Je bet 20 et il n'y a qu'un payeur. Nous checkons à la turn. Il rechecke sur la doublette de la dame à la rivière et folde quand je mise 50. J'ai 2240.
- J9 sur un flop 78X limpé. Je mise, il surelance fort, je retombe à 1975 car je ne veux pas m'envoyer en l'air sur un tirage. Pas encore
Niveau 10-20
- Nous sommes donc 30 minutes après le début de la partie. Je relance avec A9 en fin de parole et je me fais slowplayer par AK sur un flop AXX. J'ai l'initiative tout du long mais je ne perd pas trop car il ne relance pas mon value bet à la river. L'ami belge sautera en fin de journée et s'évitera un come-back du plat pays.
- Je me retrouve en bouton et je vais faire une grosse boulette en distribuant. Mauvais croupier, je pose la turn alors que deux gars n'ont pas parlé après une relance. On appelle le directeur du tournoi qui explique qu'il faut enlever la carte du board. Finir le tour d'enchères. Bruler une carte. Poser la turn. Tour d'enchères. Remettre la carte mise trop tôt et mélanger. Couper le jeu. Rivière sans brûler [en cas de carte sortie trop vite au flop ou à la river, il faut reprendre la carte, finir les enchères, bruler puis poser dixit Guillaume de Tours Gleize]. Bref je m'excuse platement et on continue à jouer bien serré à la table. Toujours pas de sortant
- Il reste deux minutes à ce niveau et je touche une paire d'As au CO. Je raise à 55 et tout le monde fold...
Niveau 15 - 30
- Tentative d'arrachage pourri avec 94 sur un flop AKX. Non mais quel oiseau ! La turn est un A que nous checkons tous les deux. Le tirage couleur rentre à la rivière et quand je mise fort à la rivière, il insta check-call "si c'est pas le trèfle je te reraise". Je crois que j'ai besoin d'une pokerface, j'ai surtout besoin d'un cerveau et de jetons puisqu'il ne m'en reste que 900...
- Coup suivant, je relance avec KingKong et je ne trouve toujours pas de payeur. C'est quoi ce bordel ?!
- A partir de là, je suis card dead.
Niveau 25 - 50
- Toujours pas de cartes
- Après un quart d'heure dans le niveau 4, le premier sortant de la table est un membre de PokeraLille (à G sur la photo).
- Mon voisin de droite est en rush, il touche son KT river river sur un call au flop vaseux (AXX) ou rentre ses connecteurs pour une quinte. Je suis encadré puisqu'à ma droite, le sympathique Pascal est pas mal non plus. Il commence à y avoir du mouvement à la table et j'ai craqué trop tôt.
Les occupants du ring sont nombreux à venir de Belgique (3), d'autres viennent de moins loin mais ont cassé leur moteur sur la route. Très sympathique, Nordine amène sa bonne humeur et nous commençons à nous relâcher. Comme je sens que cela ne vas pas être mon jour, je parle volontiers. Ca discute et c'est l'heure du casting.
Niveau 35 - 70
- Il reste 3 minutes avant la pause et je trouve une paire de Dames. Je relance à 210 et deux inconscients avec au moins un as dans le lot. Le flop m'amène cette carte tant redoutée et un gros bet de la SB pour le mal de crâne. Je jette dégouté.
- Sur la main suivant, je suis UTG et ma première carte se retourne face up. c'est une Dame. Fin de la distribution, deuxième carte, une dame. F..ck me ! Je devais avoir une paire en main, mais non, la dernière carte est un 2. Je folde.
Pascal, mon voisin de gauche qui rentre dans le coup avec A4s pour un joli magot (flop4A4 avec le tirage pique qui rentre river). Histoire de faire descendre la pression et pour atténuer mes regrets, je me fais confirmer qu'il payait mon tapis préflop. Sursit grâce à un missdeal...
Pause
Agréable, dans un jardin... Je fais plus ample connaissance avec Pascal qui a été pompier à Paris pendant un temps. Il joue solide. Passage aux toilettes, j'attrape un moment de vie.
- Voix non identifiée d'un gars pressé : "On fait la queue pour s'inscrire, on fait la queue pour pisser, on fait la queue pour se laver les mains"...
- Voix non identifiée n°2 : "C'est une histoire de queue". [Rire gras dans l'assistance]
Sauf pour le petit malin qui squatte chez les filles. Je buste un mec au moment ou il ressort. Pris en flag' !
Niveau 50 - 100
- Les Dames. Pas payé. Again !
- Une BB plus tard et je tombe à 450.
- Après K2 sur la big blinde, J3 sur la petite.
- Rien toujours rien. Un nouvel arrivant fête son entrée sur la table en annonçant all-in 1600 et des poussières. Je me dis qu'il ne connaît pas la table et doit donc avoir une petite paire en main. Je me fais mon film et colle avec mon A5s. Manque de bol il a AJ.
Rien ne me sauve, c'est terminé après un poil moins de 3 heures de jeu. Je ravale ma déception rapidement, je vais pouvoir commencer à suivre le tournoi. Mon bourreau mérite un paragraphe. Plutôt rien à dire sur la manière dont Josvar et ses lunettes me sortent mais nous serons amener à nous recroiser. Il a changé de table à nouveau, je prends cette photo de lui et son cardguard. Puis perd sa trace.
Le dimanche, je suis à côté de deux femmes dans le Sit'n'Go 3 tables. L'une d'elles checke une couleur max à la river et se fait un peu charrier. On sympathise tandis que les blagues sur les blondes fusent. Je me retrouve à ses côté à 15 joueurs left pour 10 sésames. Son compagnon, c'est Josvar. Elle suit angoissé un coup où il est à tapis.
Son homme sort un jeune avec un paire de valets qui fait brelan à la première carte contre les Rois. Digne, le vaincu nous rejoint derrière le rail. Nous y sommes aggloméré avec les supporters de PokeraLille depuis le passage à deux tables. Depuis 17h47, je n'ai subitement plus accès aux joueurs et ne peut plus prendre de photos de l'intérieur. Vous avez été effacé.
Quelques minutes après que Josvar ait fait sauter de manière miraculeuse cet adversaire, il se retrouve à boîte contre le plus gros animateur du tournoi. Un amoureux des 8 qui a mis l'ambiance tout le week-end et "craqué les As" sans aucune discrétion!
Il abat AK et se retrouve face à une paire de 8. Miss Josvar est sur les nerfs, la tension est énorme quand le croupier [en place pour les 3 dernières tables] délivre le flop. Une cinquantaine de spectateurs suspendue à ses mains. Josvar déchire le silence d'un hurlement. La planète entière sait que l'As est tombé. Sa compagne n'a pas regardé et je lui annonce la carte. Elle me fait remarquer que la chance tourne. Le jeune à la paire de K juste à côté de nous tourne la tête. Silencieux, il encaisse un nouvel uppercut. Je lui adresse un sourire.
Le croupier fait durer le plaisir et abat un 8 assassin à la rivière. "Ca va être dur", me lâche ma voisine qui file récupérer Josvar. Il va rester de longues minutes à quelques mètres de moi, debout, la main sur la bouche. Le regard dans le vide. Sonné. Si les 10 vainqueurs ne toucheront plus terre, ceux qui perdent sur le fil on une sensation de vide monstrueux. Certains le montrent, d'autres pleureront sur le trajet du retour. Josvar ne craque pas et quitte enfin la salle. Sa sortie est cruelle mais bon, on ne peut pas toujours avoir les cartes...
Après quelques mains au scénario digne d'une retransmission télévisée montée au cordeau, l'édition lilloise se termine. Lyon a déjà remballé depuis une grosse demi-heure. Ils sont dix parmi lesquelles Nadège qui va faire craquer la bulle. Les trois filles présentes le deuxième jour ont terminé dans le top 25. Heureuse comme une gamine, Nadège fait elle partie des heureux gagnants.
C'est l'heure de signer et de rêver. Je félicite encore Pascal pour son parcours, chipleader à la dernière pause après un coup dantesque (AJ qui gagne face à 3 joueurs). Il est temps de partir vers de nouvelles aventures et la gare du TGV...
mercredi 30 septembre 2009
France Poker Tour V : Un pompier en plein rush
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6 commentaires:
Bonjour Matthieu....
Voila je vois mieux ce que tu fais maintenant...
Pour info, on étais avec le pompier à la pause, ;-)
A bientot.
Greg
haha, derriere les batiments officiels tu veux dire...
bon, je ne rate plus un article de ce super blog ;) (d'ailleurs mis en favori sur le mien)...
Moi j'ai entendu dire que tu as démarré la partie par "bonjour, je m'appelle Matthieu, je tiens un blog ET je relance ! " ^^ tu confirmes ? ;-)
c un bluff Martoni !
Dire j'ai un blog c'est comme dire reraise moi, je suis un fish. J'ai pas besoin de ca pour perdre !
salut, je me souvenais pas avoir slowplay AK... a ma décharge, n'y avait t'il pas un tirage flush/straight? :p
sinon toujours aussi gai a lire comme blog ;)
bonne continuation ;)
il s'en passe des trucs à Lille...
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