vendredi 18 septembre 2009

The descent : La tête au carré


Dur de s'arrêter. Des fois, vous jouez et tout se déroule bien. Vous vous demandez une fois s'il faut partir et puis non : vous avez un edge, vous vous sentez bien, vous êtes capable d'augmenter encore vos profits . Résultat, comme un robot, vous restez les fesses vissées sur votre chaise. ... Et, souvent, la chute est rude.

Il est d'autant plus difficile de raconter ma soirée chez Yoann, Force Jaune dans un épisode précédent, que je sortais d'une mauvaise phase. Positif sur mes trois dernières sorties, je m'envolais de bonne humeur vers Ménilmontant histoire de jouer 3-4 heures de bon poker. J'ai finalement joué presque 6 heures pour une bonne vieille bérézina des familles. Difficile à avaler quand vous êtes monté à +100 sur une table à 10-25 cents les blinds...

Ouf, le CD de Booba ne marche pas
Tout commence bien puisque c'est la Jamaïque dans le XXe arrondissement : la sono crache du dub et du reggae. L'ambiance est très savane... Les effluves montent vite à la tête et je lâche vite ma première cave. Et hop, 20 euros pour le maître de maison qui a bien cerné mon style de jeu. De BB, je me retrouve avec la top paire au flop. C'est un 7 et je n'ai que Kicker 3 mais j'essaye de prendre les choses en main. Il n'y a qu'une carte au dessus en fin de coup et j'essaye de prendre le coup à la river avec un gros bet. Yoann tangue mais call finalement. Bien joué de sa part, il me bat avec un 7 kicker As. Actif sur cette table de dix, je remonte très vite à hauteur avec ma deuxième cave à 20. Je suis revenu à niveau grâce à un bon call avec la deuxième paire et un kicker As. Mon adversaire a suivi tout du long avec AK avant de tenter d'arracher river (X-T-Q-X-X).

Don't mess with Texas
Je me stabilise à 80 euros mais deux coups ratés en une petite demi-heure vont me plomber la soirée. Arrivé le premier, j'ai pu engouffrer mon Japonais et annoncer un départ vers minuit - une heure du mat'. L'horloge tourne et le fait de perdre deux énormes pots vont me pousser à continuer. Il y a désormais deux tables et je suis resté sur la table à variantes (Courchevel - Courchevel hi/lo - Omaha 5 ou 4 - Pyramides - Omaha 4 hi/lo) mais c'est ce bon vieux Texas hold'em qui va me faire mal.

Une chance sur deux... ça passe jamais
Avec ma paire de Dix, je raise. Mon voisin de gauche se retrouve à tapis avec un petit stack et Tony, un asiatique que j'avais déjà vu jouer lors de ma dernière venue, décide de créer de l'action. Il met tout ce qu'il a pour une trentaine d'euros. Je sais que c'est un joueur capable d'envoyer lourd en position avec pas grand chose et je me décide à caller. Nous sommes trois dans le coup et c'est un baby flop qui tombe. Je le sens bien malgré l'énorme tirage quinte (876). Je suis moins confiant au turn quand un 5 tombe mais le coup de grâce n'est pas pour tout de suite. Alors que le 8 double à la river, Tony abat rapidement ses cartes pour un full de l'espace (87o). Je retombe à niveau alors que Yoann de Low Stakes Poker cache son jeu.

Les coups de poker s'enchaînent et je parviens à revenir à 80 euros. Au bouton, je deale une partie de Texas à deux cartes et me sert une paire de 8 pas vilaine. Je mise 1 euro et me retrouve en tête à tête avec notre hôte. Ce dernier décide d'envoyer sa boîte pour 30 euros de plus. Je me dis qu'il sait que je joue large et je pense tout de suite qu'avec un premium (AA - KK - QQ - JJ) il n'aurait pas tout poussé au milieu pour me prendre quelques deniers. Je me sens donc pas trop mal et décide de suivre. Il retourne AK pour un coin flip où je suis légèrement devant. Le flop est royal avec que des petites cartes, la suite est moins rose puisque le Roi puis l'As font une apparition malvenue. Quand ça veut pas...

Le 7, un chiffre magique ?
Malgré ça, je reste dans une bonne dynamique et grâce à quelques tirages sympathiques, un ou deux pots de variantes bien négociés, et un joli bluff, je monte un tapis conséquent. J'ai 7 piles de 20 euros devant moi et un peu de caillasse et une nouvelle fois, je me tâte pour partir. Cette option quitte mon cerveau aussi rapidement qu'elle l'a traversé et je repars pour un tour. Quelques fulls vs full encaissés plus tard, mon stack a un peu baissé mais je reste toujours largement positif. Antoine commence tout de même à bien rogner mon stack.

Sur un Courchevel, la carte ouverte est un Valet. Tout le monde est dans le pot et il y a presque 5 euros au milieu quand arrive le reste du flop. Un 5 me donne le brelan et je prend les rênes. Deux payeurs et un vilain qui disparaît sur la turn (7). Je me retrouve face à Antoine qui est au bouton. Il livre une doublette du 7 sur la river et me retrouvant avec un full, je value-bet. Il paye rapidement, retourne un jeu énorme avec une paire de Valets en main, et s'embarque dans un "j'avais peur du carré de 7, je ne pouvais pas miser..." Il n'aura fait que suivre tout du long, même préflop ! Antoine ne distribue que des mains de Courchevel high et nous allons nous recroiser...

Le jour où j'ai perdu avec un carré
Il est un peu plus d'une heure trente quand le véritable drame débute. Je suis toujours au double de ce que j'ai investi avec 80 devant moi et Antoine me distribue une main moyenne. La première carte de ce tour de Courchevel est un 9 et il y a un peu d'action préflop. Je suis dans le coup, le flop est magnifique. Avec une paire de 6 en main, je m'envole au paradis en voyant un premier 6 sortir et c'est le nirvana quand l'ultime 6 du jeu est dévoilé. Je touche mon carré au flop et malgré mon excitation, je checke en premier de parole.

La Turn est un 3 de pique et je pote pour 250 (un peu plus que le pot, on le remarquera ensuite). Antoine paye au bouton. La Rivière est un 2 de pique qui ouvre une couleur puisque le 6 de pique est sur le board. J'espère que mon adversaire a touché sa flush et j'envoie du lourd. Dans la seconde il pose son tapis que je paye. Pas le temps de respirer, il annonce "Max". "Quinte flush" et retourne 4 et 5 de pique. Je suis abasourdi. WTF, c'est PokerStars et ses rivers magiques ici ? Où est la caméra ? Marcel Beliveau sors de ce corps !

Statistiquement énorme, mon carré se fait crusher... et j'essaye de faire bonne figure. Erreur de ma part, je ne m'arrête pas et pire encore, je ne prends pas quelques minutes pour aller fumer une clope. Je perds donc le peu qui me reste très rapidement et, instantanément, sans réfléchir, je sors 40 euros de ma poche.

Curiosité : The Devil Inside
Moins d'une heure plus tard, je livre Antoine sur une nouvelle partie de Courchevel. Le flop (X-T-J) me donne un énorme tirage puisque j'ai 8-9 et la Dame. La turn est bonne pour moi puisque un 7 valide ma quinte. Il n'y a pas de tirage couleur et je mise pour tenter de mettre fin au coup tout de suite. Antoine adopte sa tactique favorite et se contente de suivre toutes mes mises. Il me piste et la rivière n'est pas géniale puisque c'est un 9 qui montre le bout de son nez. Il y a presque 40 au milieu après mon petit bet.

Je ne suis plus max avec ma quinte hauteur Dame mais je me dis qu'au pire, cela le fera hésiter à relancer. Il annonce alors qu'il potte. Je suis mal et je compte les 40 qu'il me reste. Alors que je ne peux que le voir sur KQ, il me demande donc de mettre toute ma fortune. En tilt total, je paye et tout va chez papa puisqu'il a effectivement la quinte au Roi. Il est un poil moins de 3 heures du mat', je suis broke et j'ai perdu l'envie de jouer. Je traverse Paris en me répétant une chose : Pourquoi ne suis-je pas parti après avoir triplé ?

4 commentaires:

Matthieu a dit…

j'espère avoir reproduit les mains fidelement, je n'ai rien noté mais peut être y aura-t-il un autre resum sur un other blog...

Anonyme a dit…

lol, énorme résumé, énorme poisse !!!!!

Yoann S

Eiffel a dit…

so sick... courage !

om63 a dit…

Vraiment sympa a lire, on s'y croit vraiment.

Mais quelle poisse quand même. La prochaine fois tu partira plus tôt :)

Bonne chance et bon courage pour les prochaines sessions!!